Une femme d'origine algérienne a été empêchée d'aller se recueillir auprès de son père décédée, à Roubaix, dans le Nord de la France. Résidente dans la ville de Salagnon, située à environ 60 kilomètres à l'est de Lyon, Nadia Serhani est en arrêt maladie, ce qui l'empêche de quitter son département de l'Isère, sans respecter une certaine procédure contraignante.
Selon le quotidien régional Le Dauphiné Libéré qui a rapporté l'information, la quinquagénaire algérienne ne peut pas quitter son domicile en dehors d'horaires déterminés, en raison de son arrêt maladie dû à deux tendinopathies. Elle a contacté la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour trouver une solution lors du décès soudain de son père, survenu le 19 octobre à Roubaix. La réponse de la CPAM a été vécue comme une douche froide par la concernée.
« Comme je prends des médicaments très forts, le médecin m’a interdit de sortir de chez moi, sauf quelques heures dans la journée. J’ai donc contacté la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère le jour du décès, sur un espace dédié en ligne, pour qu’elle m’autorise à voyager en dehors du département à titre exceptionnel », raconte-t-elle au Dauphiné Libéré, précisant qu'elle n'a reçu une réponse que quatre jours plus tard.
Nadia Serhani, une habitante de Salagnon, ne peut aujourd’hui se rendre à Roubaix, où son père est décédé, faute d’accord donné par la Caisse primaire d’assurance maladie 👉 https://t.co/gJKTjSZRL5 pic.twitter.com/MfN4S49bqe
— Le Dauphiné Libéré Nord Isère Vallée du Rhône (@LeDLisere) October 25, 2023
L'Algérienne Nadia Serhani veut voir la dépouille de son père avant qu'elle ne soit transférée vers l'Algérie
En effet, c'est le 23 octobre que Nadia Serhani a reçu la réponse déconcertante de la CPAM. "Pour séjourner hors de l’Isère, vous devez impérativement demander l’accord préalable de votre Caisse primaire d’assurance maladie […] La demande doit être accompagnée d’un certificat médical. Vous devez effectuer cette démarche au moins 15 jours avant votre départ [...] Comme s’il était possible de prévoir le décès d’un proche ! Je ne pars pas en vacances", a-t-elle confié avec une grande amertume.
L'Algérienne aurait pu braver l'interdit et aller à Roubaix pour se recueillir auprès de son défunt père avant que sa dépouille ne soit transféré en Algérie, mais elle prendrait "le risque de perdre [ses] indemnités journalières en cas de contrôle de l’Assurance-maladie". Mais elle ne veut pas perdre tout espoir, alors elle a formulé une nouvelle demande dont elle attend la réponse. En parallèle, elle aurait tenté d’interpeller Brigitte Macron sur Internet.