Depuis des décennies, les Algériens établis à l'étranger contribuent au développement du pays. Cette diaspora, établie notamment en France, a donc de tout temps représenté une source de transfert de devises vers l'Algérie. En venant à la rescousse de leurs familles, ils financent notamment des projets familiaux et prennent en charge leurs proches dans la difficulté.
Les transferts en devises de ces Algériens représentent des sommes non négligeables. Cependant, les Algériens transfèrent de moins en moins de devises vers l'Algérie. En effet, selon un rapport de la Banque mondiale (BM), ces transferts ont considérablement baissé. Cette baisse entamée depuis quelques années s’est accentuée en 2022, selon la BM. L’Algérie a reculé à la neuvième place en matière de fonds reçus. Elle est devancée, de loin par notamment, la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et le Nigeria.
Les chiffres de la Banque mondiale révèlent que les Algériens à l'étranger n'ont transféré en 2022 que 1,8 milliard de dollars. Il s'agit là d'un recul de 100 millions de dollars par rapport à 2021. Il faut dire que ces transferts sont de moins en moins importants. Déjà en 2020,ils ont baissé de 5,8% par rapport à 2019. Le montant était de 1,682 milliard de dollars, contre 1,786 milliard de dollars en 2019. Ce qui représentait à cette époque 1,2% du produit intérieur brut (PIB). Ce recul est assez visible par rapport à la période de 2015 à 2019, lorsque les envois de fonds vers l’Algérie avaient connu une certaine stabilité autour de 1,9 milliard de dollars, alors qu’ils avaient atteint un pic en 2014 avec 2,45 milliards de dollars.
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La diaspora algérienne préfère le circuit informel pour envoyer son argent
En Afrique, l'Égypte a connu la tendance inverse. Ces transferts représentaient 25 à 26 milliards de dollars entre 2014 et 2022 et un pic de plus de 31 milliards de dollars en 2021. L’Égypte est donc le premier pays qui bénéficie des transferts de sa diaspora. Elle est suivie du Nigeria avec 20,1 milliards de dollars et le Maroc avec 11,2 milliards de dollars en 2022. La Tunisie et le Zimbabwe arrivent derrière ce trio avec des transferts de 3,1 milliards de dollars chacun. Le Sénégal est 6ᵉ avec 2,5 milliards de dollars. L'Algérie est 9e suivie de la République démocratique du Congo avec 1,7 milliard de dollars.
Il faut cependant souligner que la Banque mondiale ne prend pas en considération dans ses calculs les transferts dans le circuit informel. En effet, les Algériens sont de plus en plus nombreux à envoyer cet argent par ce circuit étant donné que le marché noir offre des taux de change plus importants que ceux des banques.