Pourquoi le transfert d'argent par la diaspora a nettement reculé ?

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Les pays sous-développés ou en développement comptent beaucoup sur le transfert d'argent de leurs diasporas pour contribuer aux efforts économiques de leur pays. Les recettes en devises transférées ne sont pas négligeables et constituent une manne importante. La diaspora algérienne, à l'instar des autres diasporas, contribue grandement à l'économie nationale.

Cependant, cette contribution perd de plus en plus de son ampleur. Les Algériens établis notamment en France ont donc de tout temps représenté une source de transfert d'argent vers l'Algérie. Ils viennent à la rescousse de leurs familles, en finançant des projets familiaux et prennent également en charge leurs proches dans la difficulté. Leurs transferts en devises sont donc une bouffée d'oxygène pour des milliers de familles.

Toutefois, les Algériens transfèrent de moins en moins de devises vers l'Algérie, selon un rapport de la Banque mondiale (BM). Ces opérations de transfert d'argent ont considérablement baissé ces dernières années, selon cette institution qui a placé l’Algérie à la 9e place en matière de fonds reçus. Elle est devancée de loin par notamment, la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et le Nigeria.

En chiffres, les Algériens à l'étranger n'ont transféré en 2022 que 1,8 milliard de dollars. Il s'agit d'un recul de 100 millions de dollars par rapport à 2021. Le recul des transferts est donc assez visible par rapport à la période de 2015 à 2019, lorsque les envois de fonds vers l’Algérie avaient connu une certaine stabilité autour de 1,9 milliard de dollars, alors qu’ils avaient atteint un pic en 2014 avec 2,45 milliards de dollars.

Pourquoi le transfert d'argent par la diaspora a nettement reculé ?

Les transferts des Algériens ont ainsi nettement reculé. Toutefois, ce recul trouve une explication dans le circuit de transfert d'argent. En effet, la Banque mondiale ne prend en considération que les fonds transférés dans le circuit officiel alors que les Algériens sont de plus en plus nombreux à faire appel au circuit informel. Mais pourquoi ?

La réponse est toute simple. L'Algérie fait partie des rares pays qui ont un double taux de change, à savoir, l'officiel et le change au noir. Les Algériens font donc appel au 2e circuit étant donné que le taux est plus intéressant. Ainsi, les fonds transférés ne peuvent être comptabilisés en raison de l'opacité qui entoure ce marché noir. La diaspora algérienne fait donc appel à un système bancaire "traditionnel" qui leur garantit de gagner de grandes sommes au change.

À titre explicatif, 1000 euros transférés par le circuit officiel donne 143.957 dinars algériens, selon la méthode officielle du transfert d'argent. Cette même somme transférée au noir donne 231.000 dinars. La différence est donc de taille, ce qui pousse les Algériens établis à l'étranger à être de plus en plus nombreux à faire appel à ce circuit qui fonctionne telle une banque. Ce procédé est simple et connu par ces Algériens. Il suffit de donner une somme en euro à des personnes qui se sont spécialisées dans le change, la famille ou des proches récupèrent l'argent en Algérie avec un taux de change plus important que celui du marché officiel.

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