Les expulsions ont fortement augmenté depuis l'assassinat de l'enseignant d'Arras

Le débat en France autour du projet de loi sur l'immigration est accompagné par une augmentation considérable des expulsions d'étrangers, particulièrement ceux considérés comme des délinquants, suite à des soucis avec la justice ou à des condamnations pour délits ou autres crimes.

En effet, selon un article du média France Info, depuis l'assassinat par un islamiste tchétchène d'un enseignant devant une école d'Arras, dans le nord de la France, les expulsions ont connu une hausse considérable. Une centaine d'étrangers sans-papiers et condamnés par la justice sont expulsés en moyenne chaque semaine, selon la même source, et ce, depuis le meurtre du professeur de français, Dominique Bernard, devant son collège d'Arras.

En fait, les expulsions ont augmenté de 30 % entre le 13 octobre et le 13 novembre. Les services de sécurité et la justice expulsaient autour de 70 personnes étrangères par semaine avant l'assassinat de l'enseignant d'Arras, et ils sont passés à 100 expulsions hebdomadaires après le fameux 13 octobre, soit une hausse sensible de 30 %.

Voyage & Immigration Plus d'un million de migrants vont quitter le canada en 2025

La dégradation de la situation au Proche-Orient a coïncidé avec le crime d'Arras. Cela a permis au ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'être très entreprenant et très offensif en matière d'expulsion de ce qu'il appelle les étrangers dangereux. "La ligne […] est extrêmement claire. Identification partout sur le territoire national de ceux qui sont dangereux, retrait systématique du titre de séjour pour ceux qui sont étrangers, expulsion systématique de tout étranger […] en effet considéré comme dangereux par les services de renseignements", avait soutenu Gérald Darmanin le lendemain de l'assassinat en question.

L'Algérie et le Maroc coopèrent mieux avec la France sur le dossier des expulsions

Il faut dire que cette hausse des expulsions n'aurait pas été possible sans la collaboration des pays d'origine des personnes à expulser. Des pays qui doivent délivrer des laissez-passer consulaires pour rendre les expulsions effectives. Et visiblement, l'Algérie et le Maroc sont plus accessibles depuis quelques semaines et collaborent davantage avec les autorités françaises, en matière d'accueil de leurs ressortissants. C'est peut-être pour cela que la France a annoncé, lundi 13 novembre, sa décision de lever les restrictions sur les visas au profit des ressortissants marocains.

Est-il utile de rappeler qu'en 2021, la France a décidé de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux ressortissants des trois pays d'Afrique du Nord, en l'occurrence l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les pouvoirs publics dans l'Hexagone reprochaient aux trois pays de ne pas être coopératifs quand il s'agit de remettre les laissez-passer consulaires pour permettre l'expulsion de leurs ressortissants faisant l'objet d'Obligations de quitter le territoire français (OQTF).


Vous aimez cet article ? Partagez !