L'accord de 1968 entre l'Algérie et la France a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Il est sous les feux croisés de la droite, l'extrême droite et également d'anciens responsables français. L'offensive lancée par l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a donc pris de l'ampleur.
En effet, ils sont nombreux les politiciens français à s'attaquer à cet accord dans une conjoncture de réforme de la loi sur l'immigration en France. La droite française rejointe par l'extrême droite fait pression sur le gouvernement afin de remettre en cause cet accord qui "donne des privilèges contraires au droit français", selon les détracteurs de cet accord. "Je ne demande pas un régime plus difficile, je demande le droit commun, et que tout ce qui est plus favorable que le droit commun, on puisse revenir dessus", avait déclaré l'ancien Premier ministre et président du parti soutenant Emmanuel Macron, Horizon, Édouard Philippe.
Pour sa part, le président su Sénat, Gérard Larcher, avait affirmé : « Nous sommes 55 ans après, les conditions ont changé et je pense que ce traité, il faut le réexaminer d'une manière sereine. Mais le réexaminer est essentiel. En effet, il introduit une discrimination, y compris par rapport à d'autres pays. Notamment, vous le savez, les conditions dans lesquelles on a une autorisation de long séjour beaucoup plus rapide pour l'Algérie ou en matière de regroupement familial. Je crois que ce traité doit être revisité ».
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Vers une renégociation de l'accord de 1968 ?
Le gouvernement français est donc sous pression à quelques jours du passage de la nouvelle loi sur l'immigration devant l'Assemblée nationale. C'est dans ce contexte que le journal Le Figaro, proche de la droite française, révèle que l'exécutif est prédisposé à remettre l'accord de 1968 sur le tapis. Le journal qui s'appuie sur ses sources, indique qu'une renégociation de cet accord est enfin envisagée.
Toutefois, il faut souligner que les députés macronistes ont été avertis qu'ils ne vont pas dénoncer l'accord comme le souhaite la droite. Ces députés veulent étudier l'ajout d'un quatrième avenant, après ceux de 1985, 1994 et 2001. Le Figaro indique également que la vice-présidente du groupe parlementaire du parti présidentiel, Marie Lebec, a alerté l'exécutif et la présidence sur les risques d'une position floue face à la droite. « Il y a clairement besoin d'une révision de cet accord qui ne correspond plus à la situation actuelle », déclare Marie Lebec.
De son côté, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale française Sylvain Maillard défend une « position d'efficacité ». Il plaide pour une « renégociation » de l'accord de 1968, sur fond de « relations réchauffées ». « Les Algériens aussi veulent renégocier », affirme-t-il. Il faut souligner que les autorités algériennes ont indiqué à maintes reprises que l'accord de 1968 est important et qu'elles n'acceptent pas sa remise en cause.