Les imams auront bientôt leur propre statut en France. L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lundi 26 février, lors d'un discours prononcé au Forum de l'islam de France (FORIF). Le membre du gouvernement français a également annoncé d'autres mesures en faveur de la religion musulmane dans l'Hexagone.
"Il y aura désormais un statut de l'imam en France", a en effet déclaré le ministre qui a chargé le FORIF de "travailler sous six mois" à sa création. Le gouvernement français veut-il donc encadrer davantage l'activité de l'imam. Une activité devenue, est-on tenté de dire, un métier en tension en France.
Gérald Darmanin ne le dit pas ainsi mais le lien a été vite fait avec les expulsions des imams coupables aux yeux des autorités de tenir des discours de haine. La dernière en date est celle de l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, renvoyé jeudi vers son pays natal.
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« 60 % des musulmans en France sont nés en France »
Le ministre a affirmé ainsi que la décision portant la création de ce statut a été prise dans le but de lutter contre l'idée que l'islam « est une religion d'étrangers, pour les étrangers, financée par les étrangers ». Le ministre a souligné ainsi que « 60 % des musulmans en France sont nés en France, et c'est une religion française comme les autres ».
Cependant, il considère qu' "il reste un gros effort à fournir pour que les croyants de France aient des cadres religieux mieux formés, dignement rémunérés et pleinement insérés dans la société française ». Pour atteindre cet objectif, le locataire de la Place Beauvau estime qu' "il faut renforcer l'offre de formation en France, dans sa dimension théologique et profane, ce qui n'est pas le rôle de l'État".
Plus d’imams détachés en France
Le ministre de l'Intérieur a rappelé, par ailleurs, que depuis le 1er janvier 2024, les imams détachés ne sont plus acceptés en France. "Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus d’imams étrangers. Il pourra y avoir aussi des imams étrangers, à condition qu’ils soient directement employés comme salarié par un lieu de culte français, et non par une fédération, et à condition qu’ils parlent français, afin qu’ils s’insèrent dans la société française", a expliqué Gérald Darmanin.
Ce dernier a souligné que cette mesure "n’épuise pas la question de la formation des imams en France et de leur statut. La plupart sont français, mais n’ont pas accès à des structures adéquates".
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"Les actes antimusulmans ont augmenté de près 30%"
Dans un autre registre, l'intervenant a promis l'octroi d'un million d'euros par an dans le cadre des fonds alloués à la sécurisation des lieux de culte musulmans. "Les actes antimusulmans ont augmenté de près 30%", a-t-il fait savoir, affirmant qu'il avait "demandé aux préfets d'accompagner systématiquement les porteurs de projets".