Le club amateur français, l'Union sportive Cenon, a évincé son entraîneur suite à des accusations de prière dans les vestiaires. Cette affaire, révélée par Mediapart, suscite une vive polémique en France sur la question de la laïcité, les procédures disciplinaires et l'ingérence des autorités locales dans les clubs amateurs.
Selon le site d’investigation, l’entraîneur musulman âgé de 39 ans, a propulsé l'équipe de Régionale 3 à Régionale 1 en seulement trois ans, s'imposant comme un élément central du club. Mais en juin 2023, son parcours au sein de l'US Cenon, près de Bordeaux, a pris un tournant inattendu. Un comité directeur, en présence des dirigeants et d'un adjoint de la ville, a décidé de ne pas renouveler sa licence d'entraîneur, sans aucune procédure formelle ni trace écrite.
La raison invoquée ? Des soupçons de prières musulmanes dans les vestiaires, rapporte Mediapart. L'enquête révèle que l'entraîneur aurait été écarté sans la moindre confrontation, ni respect des règles disciplinaires de la Fédération française de football (FFF). Un témoin assermenté aurait signalé à la mairie de Cenon la présence de prières organisées par des personnes externes avant et après un match de Coupe d'Aquitaine. Mais une enquête interne menée par le club n'a trouvé aucune preuve concrète de ces prières et plusieurs membres du club ont démenti également ces allégations.
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Prière présumée dans les vestiaires : la Préfecture aurait exercé des pressions sur l'US Cenon
Cependant, la Préfecture de Gironde aurait exercé des pressions sur l'US Cenon pour évincer le technicien, bien que les accusations ne soient étayées par aucune preuve matérielle ou témoignage. Pire encore, la préfecture aurait conditionné l’octroi de subventions par le renvoi de l’entraîneur. Face à cette injustice, l'entraîneur musulman a décidé de porter plainte contre X pour discrimination, dénonciation calomnieuse et abus de pouvoir.
Pour rappel, en accord avec le principe de laïcité interdisant le prosélytisme et la prière collective dans les clubs amateurs, la Fédération française de football prône le rappel à l'ordre et l'intervention d'une commission de discipline avant toute sanction. Et visiblement, ce n'est pas ce qui a été appliqué dans le cas du coach de l'US Cenon.