Une année après la mort du jeune Franco-Algérien de 17 ans Nahel, tué à bout portant par un policier après un refus d'obtempérer, sa mère Mounia Merzouk n'arrive toujours pas à s'en remettre. Elle s'est confiée, mercredi 5 juin, au magazine Elle et est revenue sur cette journée fatidique qui l'a tuée de l'intérieur, comme elle l'a affirmé dans cet entretien sollicité par le magazine en question à l'approche du 1er anniversaire de la mort du jeune Nahel.
« Je suis morte à l'intérieur », a, en effet, fait savoir Mounia Merzouk qui ne dort plus dans sa chambre, mais sur le grand canapé blanc de son salon, car elle ne supporte plus de passer devant la chambre vide de son défunt fils. « Je n'arrive plus à passer tous les matins devant cette chambre vide », a-t-elle expliqué, la voix nouée, à propos de la chambre de Nahel qui n'a connu aucun changement depuis son décès, avec toujours sa couette bleu et blanc sur le lit, le drapeau du PSG sur la télévision et des photos de lui avec sa maman.
En fait, dans cette interview accordée à Elle, la mère de Nahel se rappelle de ce jour fatidique, comment elle a appris la mort de son fils et comment cela a complètement bouleversé sa vie. Au point où elle dit vouloir quitter la France. Elle dit attendre la fin du procès et changer de pays. Un procès, une condamnation et un départ, a-t-elle confié.
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Mort de Nahel : ce policier a détruit quatre familles, estime la maman éplorée
« Ce policier a détruit quatre familles. La mienne, la sienne, et celles des deux gamins qui étaient dans la voiture et qui ont vu leur copain mourir. Je prends souvent de leurs nouvelles. Eux aussi, ils font des cauchemars », a témoigné Mounia Merzouk, qui ne cesse de penser à ce qui n'a pas marché et à ce qui aurait pu empêcher son fils de mourir.
D'ailleurs, cela continue à occuper son esprit à des questions sans fin et sans réponses. « Je me pose toujours les mêmes questions. Je dis, Nahel, pourquoi tu n'es pas sorti de la voiture ? Cette voiture jaune, ces coups de crosse qu'il a reçus, tout ça, ça me travaille… », a ajouté la maman du jeune Franco-Algérien qui n'arrive pas à accepter l'idée qu'une cagnotte soit organisée en faveur du policier, auteur du coup de feu mortel sur Nahel.
Le polémiste d'extrême droite d'origine égyptienne, Jean Messiha, a lancé une cagnotte au profit du policier Florian M. et a collecté pas moins de 1,6 million d'euros grâce aux 85'000 donateurs qui y ont pris part. La mère de Nahel a aussi bénéficié d'une autre cagnotte de soutien de 490'000 euros. « Qu'est-ce que tu veux que je dise ? C'est ça, la France ? Tu tues un Arabe, tu deviens millionnaire ? » dit Mounia Merzouk avec un profond soupir.
Pour rappel, Nahel a été tué à bout portant par un policier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Ce nouveau drame, qui aurait pu être évité selon la première vidéo qui a circulé, a été suivi par des émeutes qui ont touché plusieurs villes de France et qui ont duré six journées.
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