Les relations entre la France et l'Algérie connaissent, depuis plusieurs semaines, de nouvelles tensions. Après une prise de position du président Emmanuel Macron concernant le Sahara occidental, l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et de suspendre la délivrance des laissez-passer consulaires.
À l'origine de cette nouvelle crise, un désaccord profond sur la question du Sahara occidental. Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur ce territoire ont provoqué une vive réaction en Algérie. Alger a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et de suspendre certains domaines de coopération entre les deux pays. Parmi les décisions les plus controversées ; la suspension de la délivrance des laissez-passer consulaires nécessaires pour les expulsions d'Algériens en situation irrégulière sur le territoire français.
Il faut souligner que dans le cas de la France et de l'Algérie, les expulsions ont toujours été un sujet de discorde. La délivrance d'un laissez-passer consulaire par le pays d'origine est une condition sine qua non pour procéder à une expulsion. Or, dans le contexte actuel, les autorités algériennes ont cessé de délivrer ces laissez-passer, indiquent plusieurs médias français, paralysant ainsi le processus d'expulsion.
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Les expulsions des Algériens suspendues ?
En effet, des précédents historiques montrent que l'Algérie a déjà utilisé cette stratégie lors de tensions similaires. Par exemple, en 2021, la France avait restreint la délivrance de visas aux Algériens en raison du manque de coopération d'Alger sur les expulsions. Depuis le 30 juillet 2023, les services consulaires algériens ne délivrent plus de laissez-passer, ce qui empêche les expulsions et maintient de nombreux sans-papiers dans les CRA. Cette situation pourrait également entraîner la libération de certains d'entre eux à l'issue de leur période de rétention, faute de possibilité d'expulsion.
La suspension des expulsions a eu des conséquences directes sur le fonctionnement des centres de rétention administrative en France. Ces établissements, destinés à accueillir les étrangers en instance d'expulsion, se sont rapidement retrouvés surpeuplés. Les Algériens retenus ne sont plus expulsables puisque les laissez-passer ne sont plus délivrés. Actuellement, seuls les Algériens qui ont obtenu leur laissez-passer avant la crise diplomatique sont expulsables. Si la situation persiste, cela pourrait mener à une suspension de facto des expulsions, même sans annonce officielle.