Obtention d'un titre de séjour : Vers un nouveau durcissement ?

Récemment, plusieurs nouveaux décrets ont été adoptés dans le cadre de la loi sur l'immigration, renforçant ainsi la règlementation concernant les étrangers. Ces mesures visent à durcir les conditions de séjour et de régularisation. Par ailleurs, des députés ont récemment soulevé des questions sur l'octroi des titres de séjour, exprimant des préoccupations quant à la nécessité de réformer ce processus.

Le titre de séjour, bien qu'il soit un document essentiel pour de nombreux étrangers vivant en France, ne garantit pas une sécurité absolue. Ce dernier peut être révoqué à la moindre infraction ou erreur administrative, une tendance qui semble s'accentuer avec la mise en application de la Loi Darmanin. Cette législation a durci les conditions de maintien du séjour sur le territoire français, rendant les détenteurs de titres de séjours plus vulnérables aux expulsions en cas de manquement.

À ce sujet, Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur, a été interpellé par trois députés, non pas pour défendre les droits des étrangers, mais au contraire pour questionner la politique d'octroi de titres de séjour. Ces députés ont exprimé leurs préoccupations concernant le nombre de titres de séjour délivrés à des étrangers ayant déjà été condamnés par la justice française. Dans une lettre adressée au ministère de l'Intérieur, ils ont demandé que soit communiqué le nombre exact de titres de séjour accordés à des individus ayant un casier judiciaire, soulevant ainsi un débat sur la gestion de l'immigration et la sécurité publique.

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L'octroi des titres de séjour remis en cause suite à la mort tragique d'un gendarme

L'octroi des titres de séjour en France pourrait bientôt devenir plus complexe pour les étrangers. Ce durcissement, déjà suggéré par de nombreuses voix politiques, prend une tournure encore plus radicale depuis la mort tragique du gendarme Éric Comyn, tué par un automobiliste lors d’un refus d’obtempérer. Cette affaire a ravivé les débats sur la politique d'immigration et la gestion des étrangers en situation régulière, notamment ceux ayant un casier judiciaire chargé.

Sur la plateforme X (anciennement Twitter), des députés du Rassemblement national ont interpellé Gérald Darmanin sur une question sensible : « combien d’étrangers, déjà condamnés par la Justice, ont bénéficié d’un titre de séjour sur le territoire français ? » demandent les élus dans une lettre rendue publique le 2 septembre.

Le cas du suspect dans l’affaire Éric Comyn est complexe. En effet, l’individu, de nationalité capverdienne, résidait en France avec un titre de séjour provisoire, malgré un casier judiciaire marqué par dix condamnations, incluant des délits de conduite en état d’ivresse, outrage, et violence sur personne dépositaire de l’autorité publique. « Comment un étranger multirécidiviste, déjà condamné pour violence, outrage, délit de fuite, conduite sans permis, violences et outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique et conduite avec ivresse, a-t-il pu bénéficier d’un renouvellement de sa carte de séjour en 2022 ? », interrogent avec insistance les députés Eddy Casterman, Thibaut Monnier et Anne Sicard.

Les étrangers soumis à une vigilance accrue pour leur titre de séjour

Ces élus soulignent que la législation actuelle, notamment le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, permet de retirer un titre de séjour à un étranger ayant commis des faits délictueux ou représentant une menace à l’ordre public. Ils demandent donc des comptes au ministère de l’Intérieur, exhortant ce dernier à divulguer le nombre de titres de séjour accordés à des étrangers condamnés, ainsi que le nombre de décisions de retrait ou de non-renouvellement prises à ce titre.

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« Pourquoi votre administration n’a-t-elle pas procédé au retrait du titre de séjour de ce chauffard étranger multicondamné […] pourquoi n’a-t-elle pas prononcé à son encontre une obligation de quitter le territoire français assortie d’un placement en centre de rétention administrative ? », poursuivent-ils.

Face à la situation actuelle, les étrangers en France sont désormais avertis. Les récents débats et actions des élus montrent que le gouvernement a renforcé sa vigilance à leur égard, particulièrement en ce qui concerne les questions de sécurité publique. Le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile permet déjà de retirer le titre de séjour à ceux qui commettent des délits ou qui représentent une menace pour l’ordre public.


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