Les principales raisons de la flambée de l'euro sur le marché noir

Le marché noir des devises en Algérie, en particulier au square Port Saïd à Alger, a enregistré une forte hausse du taux de l'euro, ces dernières semaines. Actuellement, le prix d'achat de l'euro atteint 241 dinars, tandis que le prix de vente est fixé à 239 dinars.

Cette tendance à la hausse a suscité l'inquiétude des consommateurs ainsi que des économistes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette flambée des taux de change. Selon l'expert financier Aboubakr Sellami dans une déclaration à Echorouk, l'un des moteurs clés de la hausse du cours de l'euro sur le marché noir est la flambée de la demande pour la monnaie unique européenne. À certaines périodes de l'année, notamment lors de la rentrée universitaire, les Algériens recherchent davantage d'euros pour diverses raisons personnelles et professionnelles.

Par exemple, les étudiants qui envisagent d'étudier à l'étranger ont besoin d'euros pour payer leurs frais d'inscription, leur logement et leurs dépenses quotidiennes. De plus, la reprise des voyages après la saison estivale intensifie cette demande. Les Algériens vivant à l'étranger ou les travailleurs expatriés retournent chez eux avec des devises, ce qui réduit temporairement l'offre sur le marché local. Ce déséquilibre entre une demande croissante et une offre limitée contribue à faire grimper les prix sur le marché noir.

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Importation des voitures de moins 3 ans et baisse de l'offre

La hausse du prix de l'euro est également liée au retour à l'importation de véhicules d'occasion, en particulier ceux de moins de trois ans. Suite à la levée partielle des restrictions sur l'importation de ces véhicules, beaucoup d'Algériens se tournent vers le marché international pour acquérir des voitures. Les transactions liées à ces achats se font majoritairement en euros, ce qui crée une pression supplémentaire sur la disponibilité de cette devise. Les importateurs privés, souvent en dehors du cadre bancaire officiel, se voient contraints de se tourner vers le marché noir pour obtenir les euros nécessaires à leurs acquisitions.

Alors que la demande pour l'euro augmente, l'offre sur le marché noir diminue significativement. Cette baisse est en partie due au départ des expatriés et des touristes algériens à la fin de la saison estivale. Pendant leur séjour en Algérie, ces immigrés échangent généralement leurs devises contre des dinars pour couvrir leurs dépenses locales. Cependant, avec leur retour dans leurs pays de résidence, cette source d'approvisionnement se tarit. Ce manque d'entrées nouvelles en euros et en dollars, combiné à une forte demande persistante, entraîne nécessairement une augmentation des prix.

Ouvrir les bureaux de change pour baisser les taux

Un autre facteur qui contribue à la hausse du cours de l'euro est lié aux préparatifs pour la Omra du Mawlid. La Omra est un pèlerinage mineur vers la Mecque que beaucoup de musulmans souhaitent accomplir. Cette année, le Mawlid coïncide avec une augmentation significative du nombre d'Algériens désireux d'effectuer ce voyage religieux. Traditionnellement, les pèlerins utilisent principalement l'euro ou le dollar pour financer leur séjour en Arabie saoudite.

Par ailleurs, face à cette flambée des taux de change sur le marché noir, plusieurs experts suggèrent qu'il serait bénéfique d'ouvrir rapidement des bureaux de change officiels en Algérie. Ces bureaux seraient régulés par la Banque d'Algérie et offriraient une alternative légale au marché noir. Cela permettrait aux citoyens d'accéder aux devises à des taux plus abordables et encadrés. L'ouverture de ces bureaux est prévue dans le cadre du nouveau code monétaire et bancaire, mais leur mise en place tarde encore à se concrétiser. Selon divers analystes économiques, si ces bureaux étaient ouverts avec des marges réglementées, cela pourrait stabiliser le marché et limiter les fluctuations importantes des taux sur le marché parallèle.

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