Le visa Schengen permet aux étrangers de circuler librement dans l'espace Schengen pour une durée déterminée. Cependant, les ressortissants africains, en particulier, font face à des taux de refus significativement plus élevés que ceux des citoyens d'autres régions du monde. La question se pose naturellement sur les raisons de ces disparités
Le visa Schengen, pilier du projet européen, offre aux voyageurs la possibilité de circuler librement dans 29 pays d'Europe. Cependant, les conditions d'obtention de ce précieux sésame ne sont pas les mêmes pour tous. Les ressortissants de pays tiers, notamment africains, se heurtent à des obstacles souvent insurmontables.
Les statistiques sont sans équivoque, les taux de refus de visa Schengen sont nettement plus élevés pour les ressortissants africains que pour les autres demandeurs. En 2023, les frais de demande de visa ont généré près de 906 millions de dollars pour les pays de l'espace Schengen, dont 145 millions ont résulté de demandes rejetées. Les Africains ont contribué à hauteur d'environ 61 millions de dollars pour des demandes infructueuses. Un rapport de Henley & Partners a révélé que sept des dix pays affichant les taux de rejet les plus élevés en 2022, étaient africains, avec des pays comme l'Algérie et le Nigéria en tête.
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L'indice de puissance des passeports et son incidence sur le refus du visa Schengen
Pour le spécialiste des migrations Mehari Taddele Maru interrogé par The Conversation, la puissance du passeport du pays d’origine du demandeur est un facteur qui détermine la réponse réservée à la demande de visa Schengen. Ainsi, l'indice de puissance des passeports révèle des disparités criantes entre les pays. Les citoyens de pays à haut revenu, dont les passeports sont reconnus comme fiables, bénéficient d'une plus grande liberté de mouvement. À l'inverse, les passeports africains ouvrent moins de portes.
« Un passeport solide permet aux personnes de se déplacer à la recherche d'opportunités économiques. En revanche, les habitants des pays pauvres, y compris la plupart des pays africains, ont des passeports plus faibles. Cela signifie que leurs possibilités de voyager sans visa sont considérablement réduites », précise-t-il.
Le RNB a également un impact
Selon lui, il est évident que la puissance du passeport joue un rôle crucial dans l'acceptation des demandes de visa Schengen. Les citoyens des pays avec des passeports solides, tels que les États-Unis ou le Japon, voient leurs demandes traitées plus rapidement et avec moins d'obstacles. En revanche, ceux issus des nations africaines sont souvent perçus comme présentant un risque potentiel d'immigration illégale, ce qui complique leurs démarches.
Par ailleurs, le Revenu national brut (RNB) d'un pays influence également les décisions des autorités consulaires. Selon Mehari Taddele Maru, les ressortissants de pays à faible revenu sont souvent perçus comme de potentiels futurs migrants en situation irrégulière, ce qui augmente leurs chances de se voir refuser un visa.
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