L'État algérien envisage d'effacer une dette d'Air Algérie qui remonte à 2004. Cette mesure, intégrée dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, viserait à alléger une charge financière qui pèse sur les finances de l'entreprise publiques depuis près de deux décennies.
La dette en question a été contractée en 2004 lorsque le Trésor public a accordé une avance dont le montant n’a pas été révélée à Air Algérie pour soutenir ses opérations. Initialement sans intérêt, cette avance devait être remboursée dans un délai de deux ans, conformément à la loi organique de 2018. Cependant, ce remboursement n'a jamais eu lieu. En 2013, l'avance s'est transformée en un prêt avec intérêts, ce qui pèserait lourd sur la situation financière de la compagnie aérienne.
Depuis lors, Air Algérie a enregistré cette obligation comme une dette avec intérêts. Selon une information de TSA, le gouvernement algérien propose aujourd'hui une solution à ce problème dans le cadre du PLF 2025. En effet, le projet de loi sera prochainement examiné par le Parlement et comprend une disposition visant à effacer la dette d'Air Algérie. Ce document souligne que la compagnie n'a pas pu rembourser le prêt en raison des crises économiques successives, notamment celles provoquées par la pandémie de COVID-19. La question de cette dette avait déjà été abordée dans le PLF de 2020, mais aucune mesure concrète n'avait été adoptée à l'époque.
Air Algérie incapable de payer ses dettes ?
Les prêts accordés par le Trésor public aux entreprises publiques sont soumis à un cadre légal strict. La loi organique du 2 septembre 2018 stipule que les avances sans intérêts doivent être remboursées dans un délai déterminé. Si ce délai est dépassé, comme cela a été le cas pour Air Algérie, l'avance devient un prêt avec intérêts. Le PLF 2025 propose donc une modification législative pour permettre au Trésor d'apurer cette dette en transférant l'avance d'Air Algérie vers un compte de résultat.
L'effacement de cette dette est une bonne nouvelle pour Air Algérie. Mais c'est un nouvel indice qui montre la mauvaise gestion de cette entreprise publique. Alors que les concurrentes de la compagnie algérienne font des bénéfices en millions d’euros chaque année, Air Algérie se retrouve incapable de payer ses dettes au trésor public auquel elle a causé d’énormes pertes depuis des années.