Algérie : Face à la crise, la liquidité bancaire poursuit sa chute

Banque d'Algérie et des billets en dinar

Face à la crise de liquidité que traversent les banques en Algérie, le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d'Algérie a pris de nombreuses mesures, parmi lesquelles la réduction du taux directeur de la Banque à 3,25% et le taux de réserve obligatoire à 8%.

En effet, le Comité des opérations de politique monétaire a décidé de « réduire le taux de réserve obligatoire de 10 à 8% et d’abaisser de 25 points de base (0,25%) le taux directeur de la Banque d’Algérie pour le fixer à 3,25%, et ce, à compter du 15 mars 2020 », avait déclaré la Banque d'Algérie à travers un communiqué rendu public dimanche 15 mars.

Pour la banque centrale, ces mesures font suite à la revue des principales évolutions de la situation économique, monétaire et financière nationale et internationale ainsi que les changements ayant, notamment, trait à l'inflation, à la liquidité bancaire, au crédit et à la croissance économique.

La Banque d'Algérie assure que ce nombre de mesures apporteront un souffle nouveau aux banques en difficulté, notamment celles qui « sont de nature à permettre de libérer, pour le système bancaire, des marges supplémentaires de liquidités et mettre ainsi à la disposition des banques et établissements financiers des moyens additionnels d’appui au financement de l’économie nationale à un coût raisonnable ».

Aux origines de la crise de liquidité en Algérie

Il faut rappeler que la crise de liquidité que traverse le système interbancaire algérien ne date pas d'hier. Les retombées ont commencé avec la chute des prix du pétrole et le recours, par les précédents gouvernements, au financement non conventionnel, en sus des créances des différents hommes d'affaires algériens, qui croupissent en prison, lesquelles pèsent lourdement sur les banques. Ceci en plus de la réticence, voire la méfiance, des ménages algériens à déposer leurs épargnes dans les banques.

En effet, depuis que les cours du pétrole ont baissé en Algérie, l’Etat a du mal à gérer son économie, basée principalement sur les rentres pétrolières et gazières. Après l’échec des réformes structurelles enclenchées par les différents gouvernements pour relancer l’économie nationale, l'Algérie s'est lancée dans le financement non conventionnel pour assurer la liquidité en Algérie, mais cette politique n'a pas tardé à montrer ses limites.

Le gouvernement actuel a vite revu cette politique en amorçant plusieurs réformes. La plus importante est l’arrêt du financement conventionnel. La décision de faire baisser le taux directeur de la Banque d’Algérie ainsi que le taux des réserves obligatoires est présentée comme une solution pour desserrer l’étau sur le secteur bancaire en Algérie.

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