Algérie - France : « La criminalisation de la colonisation n'est pas une priorité » pour Chikhi

Montage : Abdelmadjid Chikhi sur fond des drapeaux de l'Algérie et de la France

Abdelmadjid Chikhi, conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, s’est exprimé, samedi 2 janvier, sur la criminalisation de la colonisation française en Algérie. Il a affirmé que la colonisation était déjà criminalisée par le peuple algérien et, par conséquent, elle ne nécessitait pas un texte de loi.

En marge de la cérémonie de sortie de la 49e promotion de l’Ecole nationale d’Administration (ENA) à Alger, Abdelmadjid Chikhi a souligné que « les députés sont libres de proposer, débattre et adopter des projets ». Cependant, il affirme que le peuple algérien a déjà criminalisé la colonisation, ce qui, selon lui, ne nécessite pas un texte de loi.

« La criminalisation de la colonisation n'est pas une priorité dans le dossier de la mémoire dont je suis responsable », a-t-il indiqué. Par ailleurs, le directeur des archives algériennes a appelé à « l'orientation des efforts pour mettre en avant le parcours historique du peuple algérien en le mettant à la portée au citoyen lambda ».

Pour rappel, le conseiller du président de la République avait invité, lundi dans un entretien accordé au journal français Le Monde, Paris et Alger à « regarder en face » leur histoire. Abdelmadjid Chikhi a insisté sur la restitution « intégrale » des « originaux » des archives rapatriées en France après l’indépendance de 1962. Une exigence cruciale pour l’Algérie. Il a admis, néanmoins, le fait que certains documents relevant de la « sécurité de la France » puissent faire l’objet d’une discussion « au cas par cas ».

Sur l’ouverture à la discussion de la question mémorielle entre les deux pays, dont il est chargé côté algérien pour servir d’interlocuteur à l’historien Benjamin Stora- sollicité par Emmanuel Macron pour élaborer un rapport sur la question- Abdelmadjid Chikhi juge qu’il s’agit là d’une « très bonne initiative ». Car « on ne peut pas faire durer des situations qui empêchent les deux pays, les deux peuples, de se regarder en face », a-t-il déclaré. « Il faut essayer de dépasser cette situation, quelle que soit la douleur ressentie de part et d’autre. Encore faut-il savoir ce qu’on entend par ”mémoire” et ”gestion de la mémoire” », a-t-il néanmoins précisé.

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