Algérie : Les révélations de Tliba passées sous silence par le gouvernement

Baha Eddine Tliba-Abdelmadjid Tebboune-Abdelaziz Djerad-Kamel Beldjoud

Alors que les révélations du député Baha Eddine Tliba devant le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger sur l'achat de places de têtes de liste aux législatives de 2017 ont fait l'effet d'une bombe au sein de la société civile ainsi que parmi une partie de la classe politique, le pouvoir en place reste de marbre. Le chef de l'Etat, le gouvernement ainsi que les ministres n'ont pas réagi à ces révélations qui ont achevé le peu de crédibilité qui restait à l'APN.

Ainsi, malgré le tollé soulevé par la divulgation de la vente des postes de tête de liste aux législatives de 2017, les autorités n'ont pas réagi. Au contraire, elles s’apprêtent à faire voter le texte de la nouvelle Constitution par l'APN. Une assemblée discréditée depuis longtemps et achevée par les dernières révélations.

Le ministre de l’Intérieur, censé gérer les élections et veiller au fonctionnement légal des partis politiques, ne s’est toujours pas manifesté. Un ministère qui s'est attaqué au RCD pour avoir simplement hébergé, pendant le Hirak, des citoyens au niveau de son siège d’Alger-centre et abrité des réunions de la classe politique. Et quand il s'agit de pratiques graves du FLN, il reste muet.

La justice et Tebboune restent silencieux

Les autorités sont aussi censées porter l'affaire devant le conseil d'Etat pour prendre des dispositions concernant les députés ayant acheté leurs sièges. Le secteur judiciaire ne s'est pas non plus saisi de l'affaire, alors que l’article 80 de la loi organique n°12-04 du 12 janvier 2012 relative aux partis politiques dispose que "les sanctions prévues par la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption s'appliquent à tout acte répréhensible survenu dans le cadre de l'activité et de la gestion d'un parti politique”.

Par ailleurs , le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille lors de la campagne électorale à la présidentielle très controversée du 12 décembre 2019 n'a fait aucune déclaration. Pourtant, il avait bien déclaré pendant la campagne : “Je m’engage, si je suis élu à la tête du pays, à revoir le code électoral en vigueur pour mettre fin à l’emprise de l’argent sale sur les élections à travers sa criminalisation pour juguler le phénomène de l’achat de sièges aux Assemblées populaires élues”.

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