La mosquée de Paris doit-elle célébrer les mariages homosexuels ? La polémique enfle

La grande mosquée de Paris

La polémique enfle depuis quelques jours en France entre la mosquée de Paris et la ministre déléguée à la Citoyenneté autour de la célébration des mariages homosexuels. Marlène Schiappa a déclaré que les imams seraient tenus de célébrer ces unions. Chose que conteste le recteur de ce lieu de culte, Chems-eddine Hafiz.  

La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, avait affirmé, mercredi 24 mars, que la Grande mosquée de Paris aurait à célébrer les mariages homosexuels à l'avenir. Cela, avait-elle expliqué, en vertu de la Charte des principes pour l’islam de France, signée janvier dernier par des fédérations musulmanes, dont la mosquée de Paris.

« Cette charte est engageante (...) L'idée, c'est de dire "comment on s'engage dans la lutte contre l'homophobie ? Est-ce que ça veut dire que dans les prêches, on considérera que deux hommes ont le droit de s'aimer, de se marier, comme deux femmes ont le droit de s'aimer et de se marier, comme le disent les lois de la République française ? C'est cela que dit cette Charte », avait-elle argué.

Cette sortie n'a pas laissé indifférent le recteur de la Grande mosquée de Paris qui a réagi, jeudi 25 mars, aux propos de la ministre. Dans un communiqué, Chems-eddine Hafiz estime que Marlène Schiappa a mal interprété les articles de cette charte. « Nous avons rappelé le principe d'égalité entre tous les êtres humains (...), et nous avons clairement dit que cela impliquait le refus de toute discrimination liée à l'homosexualité », explique Chems-eddine Hafiz.

« Je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams »

Et d'ajouter : « Il y a une grande différence entre refuser toute discrimination notamment pour un motif d'orientation sexuelle et adhérer au mariage homosexuel. Comme les autres religions monothéistes, l'islam ne reconnaît le mariage qu'entre les personnes de sexe différent. Aucune autorité publique ou politique ne peut dicter une doctrine religieuse ». « Cette charte, poursuit-il, est notre affaire et je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams. Que resterait-il de la liberté de religion ? Que resterait-il de la laïcité ? »

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