Saïd Bouteflika vise à se disculper en chargeant son frère, selon un avocat

L'avocat Ali Brahimi estime que Saïd Bouteflika, à travers ses dernières déclarations, viserait à se disculper en chargeant son frère. Le juriste, qui s'est exprimé dans une interview parue dans le journal Liberté ce jeudi 7 janvier, a affirmé que l'ancien conseiller et frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika avait choisi la même stratégie que les anciens ministres condamnés dans des affaires de corruption.

Ali Brahimi explique que « sur plan strictement juridique, pour lui (Saïd Bouteflika, NDLR) n’avait pas de prérogatives légales d’ordonner quoi que ce soit aux ministres et responsables qui se réfugient derrière de supposées directives de sa part pour se disculper devant les tribunaux ».

L'avocat ajoute, concernant la mise de l'ancien président sous résidence surveillée, que « la situation que paraît vouloir dénoncer Saïd Bouteflika est impossible au plan du droit algérien actuellement en vigueur. La peine d’assignation à résidence est toujours prononcée en appoint dans le verdict d’un procès judiciaire ». Il explique que Abdelaziz Bouteflika « n’a pas fait l’objet ni de poursuites ni de condamnation judiciaire connues. En effet, d’un point de vue strictement légal, l’autorité administrative et le pouvoir exécutif ne jouissent plus d’une telle prérogative juridique ».

Saïd Bouteflika a-t-il peur que son frère soit jugé ?

Par ailleurs, maître Ali Brahimi relève que « le court discours de Saïd Bouteflika entreprenait très visiblement, dans une communication fine, de plaider la cause de l’ancien président». Il souligne que « dans cette plaidoirie, il victimisait clairement son aîné tout en rappelant combien lui (l’ancien président) avait été magnanime envers ses compagnons et adversaires ».  L'avocat se demande pourquoi Saïd Bouteflika prend pour la première fois publiquement la défense de son frère. « Auprès ou en direction de qui plaide-t-il pour Abdelaziz Bouteflika ? Craint-il, à tort ou à raison, que celui-ci soit prochainement déféré devant la justice ? », s'interroge-t-il.

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