Algérie : Saïd Sadi réagit à la mise en demeure du RCD

L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Saïd Sadi, s'est exprimé sur la situation des libertés en Algérie dans une contribution postée sur sa page Facebook, ce jeudi 25 juin. Saïd Sadi affirme que la situation est catastrophique et que le pouvoir affiche clairement sa volonté de museler les libertés et l'activité politique.

Ainsi, deux jours après la mise en demeure adressée au parti qu'il a créé (le RCD) par le ministère de l’Intérieur, Saïd Sadi alerte sur « l’entrave faite à l’activité politique, y compris dans l’enceinte des locaux des partis ». Le constat de Saïd Sadi est implacable. Il indique que « c’est au moment où les citoyens les plus avisés s’interrogent légitimement sur la suite à donner au mouvement du 22 février que le pire arrive ».

L'ancien patron du RCD affirme que la situation est grave : « Tous les signaux convergent : l’arbitraire est une stratégie assumée et la fermeture politique s’affiche comme un objectif ouvertement revendiqué par le pouvoir. Cette démarche est malheureusement une impasse pour la nation. Les arrestations opérées pour des motifs dignes des régimes de la guerre froide, la justice aliénée ». Il ajoute que toutes ces pratique ainsi que "la mise au pas de la presse… ne laissent pas de place au doute. Il ne faut jamais s’arrêter de dénoncer l’injustice".

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Saïd Sadi revient sur la volonté du pouvoir de fermer toutes les brèches ouvertes pour les libertés. Il souligne que « la question de l’organisation et de l’adaptation des méthodes de luttes demandée par la rue nous tombe maintenant dessus avec plus d’acuité ». L'ex-patron du RCD est catégorique : «Nous sommes mis en demeure de la trancher dans l’urgence. Comment faire face à cette volonté de replonger le pays dans la congélation politique ? ».

Questions sur la reprise du Hirak

Saïd Sadi s’interroge aussi sur ce qui est appelé communément le Hirak. « Les reprises des manifestations, quand elles seront possibles, vont-elles rester ce qu’elles étaient : des démonstrations hebdomadaires où les foules généreuses affrontaient les abus des services de sécurité avant de rentrer chez elles désabusées, faute d’avoir été orientées vers des solutions qui transforment leur rejet en projet ? Les élites vont-elles enfin se hisser à la hauteur des attentes populaires et des exigences dictées par des circonstances historiques exceptionnelles ? », se demande-t-il.

L'ancien président du RCD ajoute que « trop de temps a été perdu, trop de manœuvres ont prévalu dans un moment de notre existence collective qui appelait humilité et dévouement. Nul ne gagnera à cet aveuglement. D’autres insurrections citoyennes ont connu des hésitations et même des erreurs de parcours. Mais quand ces dernières se répètent et qu’elles perdurent, elles deviennent des choix : ce sont alors des fautes ».

Saïd Sadi conclut que « les révolutions qui ont abouti ont été portées par une détermination adossée à une bonne analyse de l’état des lieux et guidées par une lisibilité cohérente des perspectives. Le changement radical ne peut s’accommoder du refus de l’adaptation des moyens de lutte et du rejet d’une organisation horizontale transparente si on veut appréhender dans les meilleures conditions possibles la transition démocratique. Il y va de l’efficacité nationale de la révolution et de sa crédibilité internationale ».

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