Alors que deux textes de loi pour lutter contre la discrimination et le discours de haine ont été adoptés et publiés au Journal officiel le 29 avril dernier, Naïma Salhi n'a pas encore été inquiétée . En effet, la députée connue pour son discours haineux et raciste reste intouchable malgré les plaintes ainsi que la demande de levée de l'immunité déposées contre elle.
Ainsi, la députée et présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP) reste étrangement protégée. Ni les plaintes ni la demande de la levée de l'immunité déposée contre elle n'ont abouti jusqu'à ce jour. En effet, la plainte déposée , le 9 juin 2019 par les deux avocats, Kader Houali et Sofiane Dekkal, et le journaliste Salim Chait au tribunal de Boumerdès contre cette députée pour ses appels et propos haineux et racistes envers les Kabyles et d’autres populations du pays reste toujours dans les tiroirs de la justice. Naïma Salhi n'est pas encore convoquée alors que les trois plaignants ont été entendus en mars dernier par la Brigade de recherche du groupement de la gendarmerie de Chéraga.
Deux autres plaintes n'ont également pas encore débouché sur un procès. La première a été déposée par Mourad Amiri un ancien cadre au ministère de l’Intérieur. Ce dernier a porté plainte pour «diffamation», «racisme» et «mise en danger de la vie d’autrui» suite à la diffusion d'une vidéo où la députée le qualifiait de « dangereux zouave introduit au ministère de l’Intérieur par Ahmed Ouyahia ».
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La deuxième plainte a été déposée par la famille de l'ancien commandant de la Wilaya VI Lakhdar Bouregaâ. La députée avait remis en cause le passé révolutionnaire du Moudjahid. Elle l'a également accusé d’intelligence avec des pays étrangers et de comploter contre l’Etat algérien.
Demande de la levée de l'immunité parlementaire dans les tiroirs de l'APN
Par ailleurs, Naïma Salhi fait objet d'une demande de levée de l’immunité parlementaire. Elle a été déposée par l’avocat et défenseur des migrants Zakaria Lahrech, en août 2018, suite aux attaques de cette députée contre les migrants venus de la sous-région subsaharienne. À l'époque des faits, la députée avait accusé les migrants subsahariens présents en Algérie de « sorcellerie » et d’être « vecteurs de maladies ».
Elle a appelé les autorités du pays à « nettoyer les quartiers et les rues algériens des migrants ». Deux années après son dépôt cette demande n'a reçu aucune réponse alors que plusieurs députés ont vu leurs immunités levées.
En vue de ces plaintes et demandes de levée de l’immunité qui n'ont pas encore abouti, les observateurs de la scène politique s'interrogent sur la protection dont dispose la députée. Naïma Salhi, qui tombe sous la loi contre la discrimination et le discours de la haine, continue de siéger à l'assemblée populaire nationale (APN) en toute quiétude alors que des activistes sont emprisonnés pour des publications sur les réseaux sociaux.
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