Révélations du journal El Watan sur la fortune colossale des fils de Gaïd Salah

Ahmed Gaid Salah et ses enfants

L'ancien chef d’état-major de l'armée et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, présenté comme le symbole de l’intégrité et du patriotisme, est rattrapé par l’histoire. En effet, l'homme fort du régime à la chute de Abdelaziz Bouteflika a amassé une fortune colossale avec ses enfants. Il a légué et permis à ses enfants de construire un véritable empire, révèle le journal El Watan ce lundi 31 août.

Ainsi, la mise sous interdiction de sortie du territoire des deux enfants de l'ancien patron de l'armée, Adel et Boumediene, a sonné le glas d'une famille qui s'est enrichie frauduleusement. Gaïd Salah est rattrapé par des affaires scabreuses, lui qui voulait incarner l'image de l'homme intègre qui combat la corruption.

Selon les révélations du journal, les enquêtes déclenchées sur les deux enfants de Gaïd Salah se penchent sur l'origine de leurs biens. Adel et Boumediene sont à la tête d'une fortune colossale composée de biens immobiliers, d'entreprises et autres. La même source affirme que cette fortune a été amassée du temps de l'ancien wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, qui se trouve actuellement en prison.

Des entreprises acquises au dinar symbolique

Les enfants de Gaïd Salah ont acquis plusieurs entreprises au dinar symbolique. Ils sont propriétaires depuis 2013 de la Sarl AGB Aïn Yagout, une entreprise de transformation de blé. Adel et Boumediene recevaient le blé subventionné avant même l’installation de la minoterie, en 2016. Ils ont revendu le blé subventionné pendant 3 ans sans qu'ils soient inquiétés. Adel est Boumediene Gaïd Salah ont également usé du même procédé pour accaparer la Sarl Righia, sise à Annaba. L'entreprise est spécialisée dans l’embouteillage de l'eau de source. Elle est passée d'une superficie de 3 hectares à dix.

Les deux enfants de l'ancien vice-ministre de la Défense nationale ont aussi revendu plusieurs entreprises acquises de la même manière. Ils les revendaient en modifiant les statuts et gagnaient des milliards sans aucun effort, selon d'anciens cadres de la wilaya de Annaba. D'autres cadres ont révélé que les enfants de l'ancien patron de l'armée ont utilisé le même procédé pour accaparer d'autres entreprises dans d'autres wilayas. Ils avaient la bénédiction des walis qui ne pouvaient s'opposer à leurs projets, de peur des représailles du chef de l’état-major de l'armée à l'époque.

Terrains, entreprises... rien n'est refusé aux enfants de Gaïd Salah

Les héritiers de Gaïd Salah ont aussi acquis frauduleusement plusieurs terrains sur lesquels ils ont érigé des buildings. Adel possède le holding sis au boulevard Amirouche à Annaba, un journal, qui recevait des milliards en publicité de la part de l'ANEP sans qu'il soit vendu, ainsi qu'un port sec dans la ville. Il a aussi plusieurs villas acquises dans des ventes aux enchères sans aucune concurrence.

La même source révèle que les enfants de Gaïd Salah ne sont pas les seuls à avoir bénéficié de ces largesses. En effet, leur beau-frère, actuellement en poste à l'ambassade d’Algérie en France, a aussi profité du règne d'Ahmed Gaïd Salah. L'ancien médecin militaire a décroché un projet à Annaba initialement prévu pour la réalisation d'une clinique médicale. Il a construit sur le terrain appartenant aux domaines sept villas pour les revendre.

Ces révélations remettent en cause toute une période de gestion post-Abdelaziz Bouteflika lors de laquelle Ahmed Gaïd Salah était présenté comme l'homme intègre qui vivait modestement et combattait la corruption. Elles ont le mérite de démythifier un homme qui a pesé lourd dans les procès contre la corruption. Des révélations qui relancent les interrogations sur la campagne de lutte contre la dilapidation des biens publics qui n'a touché qu'une partie de responsables. Elles confirment aussi la lutte des clans par l’intermédiaire d'une justice instrumentalisée en Algérie.

Lire aussi: Algérie : Deux fils de Gaïd Salah interdits de quitter le territoire

 

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