Il qualifie la prison de Koléa de "Guantanamo algérien" : Nekkaz accuse Zeghmati

L’ex-candidat à la présidentielle avortée de 2019 Rachid Nekkaz a accusé le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, d'exercer des pressions sur lui et sur le journaliste Khaled Drareni dans la prison de Koléa. Rachid Nekkaz a révélé, dans une déclaration relayée le 23 décembre sur sa page Facebook, que le directeur de la prison a installé huit émirs et sympathisants de Daech à côté de leurs cellules pour les intimider.

L'activiste politique qualifie la prison de Koléa (wilaya de Tipaza) du « Guantanamo algérien ». Il a affirmé que « pour leur faire peur et pour les intimider (lui est le journaliste Khaled Drareni, NDLR), le dénommé Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice, a ordonné au directeur de la prison de Koléa d’installer un groupe de huit émirs et de sympathisants de Daech dans le quartier 18 B à côté des cellules des hommes de paix ».

L’ex-candidat à la présidentielle avortée de 2019 explique que « ces cachots sont ceux du journaliste Khaled Drareni et de l’ancien candidat à la présidentielle algérienne Rachid Nekkaz qui a fait partie des candidats au prix Nobel de la paix en 2018, 2019. Deux fois par jour, ils (Nekkaz et Drareni) échangent des cordiales salutations entre leurs cellules ». Il ajoute que « dans le quartier 18 A qui se trouve à proximité, il y a 196 djihadistes de Daech. Ainsi, la prison de Koléa est devenue le Guantanamo algérien, une zone de non-droit et arbitraire ».

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Rachid Nekkaz indique qu'« il y a l’ancien chef terroriste du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), Amari Saïfi, dit « Abderrazak El Para », qui hurle à longueur de journée ». Il révèle que dans ce quartier, « il y a aussi le sinistre Lambarek Boumaarafi, ancien militaire et assassin du président algérien Mohamed Boudiaf, tué le 29 juin 1992 ».

Les condamnés à mort seuls autorisés à jouer au foot

Rachid Nekkaz affirme qu'« avec les autres condamnés à mort, ils sont les seuls à être autorisés à jouer, sur un terrain de football entièrement neuf, une fois par semaine, devant tous les détenus qui passent par le long du couloir qui longe le terrain ».

L'activiste politique dénonce les conditions de sa détention. Il souligne : « Khaled Drareni est en prison depuis le 29 mars 2020. Rachid Nekkaz depuis le 4 décembre 2019, dont les huit premiers mois, jusqu’au 04 août 2020, ont été effectués en isolement total dans une cellule située au milieu de huit cellules vides avec l’interdiction absolue de communiquer avec les autres prisonniers, ce qui est totalement illégal ».

Rachid Nekkaz conclut sa lettre par un message adressé au ministre de la Justice. « Merci mille fois monsieur le Ministre de la justice pour cette stratégie perverse dont l’objectif est d’insuffler la peur à un double niveau aux prisonniers du Hirak qui sont tous des prisonniers d’opinion pacifiques : La peur du criminel dangereux et la peur de la prison », a-t-il écrit.

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Pour rappel, Rachid Nekkaz s’est déjà adressé, dans une lettre datée du 1er décembre, au ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. L’homme politique avait demandé au responsable d’ordonner sa remise en liberté pour vice de procédure et de sanctionner le juge de la chambre d’accusation qui a rejeté, le 11 novembre, sa demande de remise en liberté provisoire.

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