Torture de Walid Nekkiche : « Le procureur est obligé d’ouvrir une information judiciaire » (Avocat)

L'avocat Hakim Saheb a affirmé que le procureur de la République est légalement obligé d’ouvrir une information judiciaire dès qu’une victime révèle avoir fait l’objet de torture. Maître Hakim Saheb s'est exprimé dans une interview au quotidien Liberté ce mercredi 3 février. Il a décortiqué le procès de Walid Nekiche et a affirmé que le dossier du détenu était fabriqué de toute pièce.

Concernant les sévices corporels, ainsi que l'agression sexuelle dont a parlé Walid Nekiche pendant son procès, Hakim Saheb a tenu à rappeler que ces déclarations ne sont pas nouvelles. L'avocat affirme que "sur cette question, notre consœur Me Nacéra Haddouche a eu déjà à déposer une plainte auprès du procureur général de la cour d’Alger en juin 2020 sur les traitements inhumains subis par le prévenu Walid Nekiche, et qui est restée sans suite".

Il ajoute que l'avocate "a eu également à déposer auprès du juge d’instruction de Bab El-Oued la demande de la désignation d’un médecin aux fins d’effectuer une expertise médicale, physique et psychologique, pour relever la véracité de ces faits que Walid Nekiche avait révélé au lendemain de son incarcération. Cette demande d’expertise médicale à laquelle on avait opposé un refus net du juge d’instruction, considérant abusivement qu’elle n’avait aucune relation avec les chefs d’inculpation et les accusations évoquées".

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La demande d'expertise médicale rejetée

Hakim Saheb explique que "le procureur de la République est légalement obligé d’ouvrir une information judiciaire dès qu’une victime révèle avoir fait l’objet de torture. Paradoxalement, au lieu d’aller dans le sens de cette obligation et de la Convention internationale ratifiée par l’Algérie, nous avons vu que ce représentant de l’ordre public a plutôt requis la réclusion à perpétuité contre cette victime que je dirais “institutionnelle”.

Par ailleurs, Hakim Saheb affirme que Walid Nekiche a été victime d' "une machine à fabriquer des procès pour étouffer toute velléité de quête de liberté et d’expression libre". Il explique que "l’arrestation de Walid Nekiche s’inscrivait dans cette optique : il était prisonnier de l’entêtement du pouvoir de l’époque à tenir coûte que coûte une élection présidentielle rejetée massivement par le peuple algérien. Autrement, on était devant un dossier préfabriqué qui ne résiste pas à l’épreuve des faits, ni même du droit".

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