Amnesty International a initié une pétition pour la libération de l'ensemble des détenus du mouvement populaire en Algérie. Signée par plus 42 000 personnes, la pétition en question devait être déposée lundi 22 février au niveau de l'Ambassade d'Algérie à Paris. La représentation diplomatique a cependant refusé de la réceptionner. C'est ce que relève l'organisation non gouvernementale dans un communiqué.
« Aujourd’hui (ndlr, lundi), à l’occasion des 2 ans du mouvement du Hirak, nous étions devant l'Ambassade d'Algérie à Paris pour remettre notre pétition demandant la libération de tous les prisonniers d'opinion », écrit Amnesty International dans un post sur sa page Facebook.
« Vous avez été 42 554 à la signer. Un immense merci. Les autorités algériennes commencent à fléchir sous la pression. Au moins 37 personnes ont été libérées ce week-end en Algérie, mais beaucoup sont encore en prison. L’Ambassade a aujourd’hui refusé de prendre notre pétition, mais comptez sur nous, nous leur ferons parvenir », regrette Amnesty.
La même ONG rassure les prisonniers du Hirak quant à sa détermination à poursuivre son combat jusqu'à leur libération. « Pour Abdallah, Lounes, Oussama et tous les militants algériens du hirak encore en prison, nous continuerons d'exiger : LEUR LIBERTÉ », conclut le communiqué.
« Le double jeu du pouvoir »
Il est vrai que beaucoup d'autres détenus d'opinion croupissent encore dans les prisons algériennes. Yacine Mebarki, Lounes Hamzi, Djamel Azaïm, pour ne citer que ceux-ci, n'ont pas bénéficié de la grâce présidentielle décrétée dernièrement par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune.
Pire, des dizaines d'autres militants ont été interpellés lors des marches initiées lundi 22 février, à l'occasion du deuxième anniversaire du Hirak. Pour beaucoup, ces interpellations en disent long sur les véritables intentions du pouvoir. Un jeu trouble qui remet davantage en cause les gestes dits d'apaisement initiés par le chef de l'Etat.