Paris : Un policier franco-algérien lourdement condamné

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, lundi 22 février, un policier franco-algérien à huit ans de prison ferme. Il était poursuivi pour plusieurs délits, dont corruption, trafic de stupéfiants, procédures falsifiées, vols et blanchiment d’argent. Cinq autres policiers de la Brigade anti-criminalité du 18e arrondissement ont été également condamnés à des peines allant de 12 mois de prison avec sursis à 2 ans, dont un an ferme.

Le policier franco-algérien, dénommé Karim Mamèche, alias Bylka, a bâti un véritable empire grâce à la corruption et au racket à Paris. « Vous avez trahi la confiance de l’institution policière », lui a lancé la juge, Isabelle Prévost-Desprez. Le principal accusé est reconnu coupable de tous les délits pour lesquels il était poursuivi. Le tribunal estime qu’il a dévoyé ses pouvoirs de policier en les mettant à disposition « d’intérêts privés ».

La présidente de la cour a révélé que le policier franco-algérien avait mis en œuvre un système d’«assurance» qui permettait à certains dealers de continuer à opérer sans être inquiétés. Un procédé qui relève de « l’arbitraire », « sans aucun contrôle de l’autorité judiciaire ». « Au prétexte fallacieux et mensonger d’un travail sur le terrain, vous vous posez en policier, en procureur et en juge», lui a encore souligné la présidente.

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D’autre part, l’accusé aurait procédé à l’interpellation de deux personnes, qui venaient de se faire escroquer 245 000 euros par l’un des indicateurs du policier. Un indicateur qui a déclaré au cours de l’enquête et lors de l’audience que Karim Mamèche avait touché 80 000 euros pour ce coup de pouce.

Le tribunal correctionnel de Paris considère, par ailleurs, que vu le départ pour l'Algérie du policier au lendemain des faits, les importantes sommes d’argent liquide qu’il avait l’habitude de manipuler ou encore le fait qu’aucun retrait d’espèce n’apparaît sur son compte en quatre ans sont des comportements compatibles avec la détention d’une telle somme.


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