Algérie : Ali Ghediri adresse une lettre à l'opinion publique

Ali Ghediri

Depuis sa cellule, le général à la retraite Ali Ghediri a adressé une lettre à l'opinion publique, aux défenseurs des droits de l'Homme ainsi qu'aux hommes de loi. Le candidat à la présidentielle annulée du 18 avril 2019 affirme dans sa missive, diffusée mercredi 24 février, qu'il est victime d'une machination du « système ».

Ainsi, deux jours après la décision de la chambre d’accusation de la Cour d'Alger de renvoyer l’affaire Ali Ghediri devant le criminel de première instance, et son refus de le libérer, le général à la retraite explique les raisons de son incarcération. Il affirme, dans sa lettre, que ce qu'il subit « est une décision politique qui n'a aucune relation avec la justice ». « Le système me prive de ma liberté pour que je sois un exemple pour d'autres militaires qui réfléchissent avec la logique de la citoyenneté », a-t-il asséné.

La justice a libéré ceux qui ont été accusés d'atteinte au moral de l'armée

S'adressant à l'opinion publique, Ali Ghediri déclare que « ceux qui affirment qu'il n'y a pas de prisonniers politiques en Algérie sont des menteurs. Ceux qui veulent des preuves, mon affaire est la meilleure preuve pour ce que j'avance ». A l'adresse des décideurs, l'ex-général leur a demandé :  « Comment expliquez-vous que tous ceux qui ont été accusés d'atteinte au moral de l'armée depuis le début du Hirak, vous leur avez rendu justice en requalifiant ce chef d'accusation ? Ils ont tous été innocentés et libérés. Parmi eux, des personnalités connues, comme Fodil Boumala, Karim Tabbou, le général à la retraite Benhadid et d'autres qui nous ont réjouis en retrouvant leur liberté ».

Ali Ghediri affirmé qu'il tient à « la logique de la citoyenneté et non à celle du système ». Il considère qu'en sa qualité de retraité, il a « le droit de jouir de ses droits constitutionnels ». Le général à la retraite ajoute qu'il est « de son devoir de s'exprimer selon ses convictions sur ses désaccords en tout ce qui touche le pays et les citoyens ».

Ali Ghediri conclut qu'il « croit qu'on ne peut parler de démocratie sans libertés individuelles, collectives et une justice juste ». Il rappelle que ces fondamentaux sont ceux « de la deuxième République qu'il comptait mettre en œuvre selon son programme électoral ».

Lire aussi : Algérie : La Cour d’Alger refuse la libération de Ali Ghediri

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