Plus de 1200 migrants subsahariens de différentes nationalités ont été expulsés par l'Algérie vers le Niger depuis la réouverture des frontières entre les deux pays le 14 juillet dernier. C'est ce qu'a annoncé l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Apres l'avoir suspendue en 2020 en raison de la pandémie du Covid-19, l’Algérie reprend les expulsions de migrants subsahariens vers le Niger. Depuis l'annonce de la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays le 14 juillet, l’Algérie a expulsés plus de 1200 migrants, a indiqué mardi 27 juillet l'Organisation internationale des migrations (OIM) dans un communiqué.
Plus de 1200 migrants subsahariens expulsés par l’Algérie vers le Niger
« Le 18 juillet, un convoi officiel de 515 rapatriés nigériens est arrivé d'Algérie. Le 16 juillet déjà, 752 migrants originaires d'Afrique de l'Ouest sont arrivés à pied à Assamaka, ville (nigérienne) la plus proche de la frontière algérienne », a précisé le 26 juillet sur sa page Facebook le bureau de l'OIM au Niger. « Après leur dangereux et éprouvant périple », les migrants « ont tous reçu des biens non alimentaires (kits d’hygiène, couvertures, nattes,) grâce au financement du ministère de l’Intérieur italien », selon la même source.
Réouverture de la frontière terrestre et renvoi des migrants
La réouverture de la frontière terrestre entre l'Algérie et le Niger, fermée pendant 16 mois en raison de la pandémie de coronavirus, pour faciliter les échanges bilatéraux, a été annoncée le 14 juillet par le chef de l'État algérien Abdelamadjid Tebboune lors d'une visite de son homologue nigérien Mohamed Bazoum.
Alger s’appuie sur un accord avec Niamey datant de 2014
Alger s’appuie sur un accord passé avec Niamey en 2014 pour rapatrier ces migrants, impliquées dans des réseaux de mendicité que l'Algérie considère comme des réseaux criminels. Depuis cet accord, environ 39'300 personnes ont été emmenées à la frontière Sud, dont un tiers de mineurs. Des migrants d’autres nationalités sont régulièrement arrêtés dans les rues, dans les chantiers et dans leurs logements en Algérie.
Plus de 14'000 migrants subsahariens expulsés par l’Algérie en 2018
En 2018, plus de 14'000 migrants subsahariens, dont une majorité de Nigériens, sont expulsées par les autorités algériennes. En 2019, des expulsions ont eu lieu chaque mois. Selon les données de l'Organisation internationale des migrations qui enregistre les migrants qui le souhaitent à leur arrivée dans le nord du Niger, presque 11'000 personnes ont été expulsées de janvier à novembre, dont 358 qui n’étaient pas nigériennes.
Des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale
Au cours des six premiers mois de 2019, presque 5'000 personnes ont été arrêtées puis expulsées à la frontière entre l’Algérie et le Niger. Parmi elles, plus de 90 % sont des Nigériens ; les autres migrants sont originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.
L'Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants clandestins subsahariens originaires d'Afrique de l'Ouest et du Centre, selon l'Organisation des Nations unies (ONU), certains de ces migrants tentent de subsister en Algérie, mais un grand nombre de ces réfugiés cherche surtout à gagner l'Europe en recourant souvent à une traversée de la méditerranée par voie clandestine.