Détenus d'opinion en Algérie : la LADDH répond à Abdelmadjid Tebboune

Montage : Logo de la LADDH sur des barreaux et les mains d'une personne en prison

La question des détenus d'opinion en Algérie continue de susciter le débat chez le pouvoir et la classe politique. Alors que les représentants du pouvoir, à leur tête le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune, continuent de « nier » l’existence de détenus d'opinion en Algérie, les représentants de l’opposition et des organisations de défense des droits de l'Homme ne cessent d’appeler le pouvoir a « cesser » ce déni et de libérer les dizaines de ces détenus qui croupissent actuellement dans les prisons.

Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a réagit, ce lundi 9 août, aux propos tenus, la veille, par le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune lors d'une interview télévisée accordée à des représentants de la presse algérienne. « Il n’existe aucun détenu d’opinion en Algérie et l'insulte n'est pas une opinion », a affirmé le chef de l'État. Pour lui, « la constitution algérienne garantit toutes les libertés ».

Les prisonniers poursuivis ne l'ont pas été « pour diffamation et injure »

Dans un communiqué publié ce lundi 9 août, la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a affirmé : « les prisonniers qui sont près de 200 non encore jugés en majorité, après plusieurs mois de détention provisoire, n'ont pas été poursuivis pour diffamation et injure, mais plutôt pour des accusations toutes liées à leurs opinions et à l'exercice de leurs droits politiques et civils ».

La LADDH enregistre « avec regret » la déclaration de Abdelmadjid Tebboune

« La Ligue, en sa qualité d'organisation de défense des droits humains concernée par la situation des droits humains au pays, a enregistré avec regret et étonnement cette déclaration, elle exprime sa profonde préoccupation face à ce déni de réalité alors que le pays vit des moments les plus difficiles liés à la situation sanitaire grave sur fonds de crise politique non réglée et de marasme social qui frappe des pans entiers de la société », ajoute le communiqué de la LADDH.

La LADDH réitère « sa demande expresse » de libération des détenus d'opinion et des journalistes emprisonnés

Une situation qui recommande, ajoute la LADDH, « plus la sérénité, de la clairvoyance, la reconstruction de la confiance perdue et le renforcement de la solidarité et la cohésion nationales ». À l'occasion, la LADDH, réitère « sa demande expresse de libération de l'ensemble des détenus d'opinion et des journalistes emprisonnés. L'abrogation immédiate de l'article 87 bis du Code pénal et de toutes les dispositions qui menacent les droits et libertés ».

Par ailleurs, la LADDH rappelle « le devoir de l'État de respecter les droits politiques et civils garantis par la loi et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie », ajoute le communiqué signé par Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH). En juin dernier, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a annoncé que 214 prisonniers d’opinion sont enfermés dans les prisons de 33 wilayas du pays.

Retour en haut
Share via
Copy link