Les décisions de suspension et de fermeture de plusieurs chaînes de télévision algériennes et étrangères, prise récemment par le ministère de la Communication et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, a fait réagir la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH).
« Après le retrait des accréditations des chaînes étrangères France 24, El Arabia et la suspension de la chaîne El Hayat TV, cette semaine, nous avons enregistré la fermeture de 3 chaînes de télévision : Lina TV, El Djazairia One et El Bilad TV, pour manquement à la déontologie et règles professionnelles selon les communiqués du ministère de la Communication et de l'ARAV », a annoncé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) dans un communiqué publié le 23 août sur sa page Facebook.
À ce propos, la LADDH a précisé que « les deux premières chaînes, en l’occurrence Lina TV et Djazairia One, sont fermées définitivement et la dernière, El Bilad TV, est fermée pour une semaine ».
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Une décision qui « relève de la seule compétence du pouvoir judiciaire »
À l’occasion la « LADDH réitère son appel et rappelle que la fermeture définitive des médias ne doit pas relever de l’autorité du ministre de la communication ni même de L’ARAV, Cette décision relève de la seule compétence du pouvoir judiciaire, donc de la justice ».
Une politique de « deux poids deux mesures » ?
Par ailleurs, la LADDH, a soulevé dans un autre communiqué publié le même jour ce qu’elle qualifie de la politique de « deux poids de mesures » des instances en charge du secteur de l’audiovisuel en Algérie, à savoir le ministère de la Communication et l'ARAV, envers la chaîne Ennahar TV.
Cette dernière avait, pour rappel, diffusé une information très sensible à propos d’une soi-disant réunion qui aurait été tenue en France, entre les responsables d'organismes classés « terroristes » en Algérie, le 12 août, pour « planifier l’assassinat » du jeune Djamel Bensmail, qui a eu lieu le 11 août, soit la veille de la réunion présumée.
« Qui va rappeler à l’ordre Ennahar TV et d’autres y compris officielles, qui ont à plusieurs reprises, dans plusieurs affaires et lors des procès, enfreint les règles de déontologie professionnelles ? » a déploré la Ligue pour la défense des droits de l'Homme dans son communiqué.
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La LADDH dénonce « la diffusion de messages racistes et de haine »
« Ce n’est pas la première fois que la chaîne Ennahar TV publie des informations liées au dossier de l'assassinat de Djamel Bensmail, bien que le dossier soit toujours sous enquête, en violation du devoir de secret », ajoute le LADDH.
La LADDH a également déploré « la diffusion de messages racistes et de haine, atteinte aux normes d’un procès équitable, notamment la présomption d’innocence, atteinte au secret de l'instruction… » selon le même communiqué.