« Peut-être que c'est simplement fini » : Tebboune s'exprime sur la crise diplomatique avec la France

Photo de Abdelmadjid Tebboune, chef de l'État algérien

Le chef de l'État algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est encore exprimé sur les relations algéro-françaises, en froid depuis quelques jours. Dans un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel, paru vendredi 5 novembre 2021, Tebboune est revenu sur les dernières déclarations du président français Emmanuel Macron, tenues le 30 septembre sur l'Algérie.

Lors d'une cérémonie organisée à l'honneur des descendants des Harkis algériens, tenue à l'Élysée le 30 septembre dernier, Emmanuel Macron a qualifié le système algérien de « politico-militaire ». Il s'est également interrogé sur l'existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830. Cette sortie avait suscité la colère et l'indignation d'Alger.

« On ne touche pas à l'histoire » du peuple algérien

En guise de riposte, Les autorités algériennes ont rappelé leur ambassadeur France « pour consultations » et ont fermé l'espace aérien algérien aux avions militaires français. Dans un communiqué rendu public quelques jours plus tard, Abdelmadjid Tebboune a tenu à répondre au président français, qu'il a fustigé à l'occasion.

Le chef de l'État algérien est revenu à la charge cette semaine en s'exprimant encore une fois sur cette situation de crise entre l'Algérie et la France. Dans un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel le 25 octobre dernier et paru le vendredi 5 novembre, Tebboune a fustigé les propos de son homologue français, qu'il a qualifiés de graves. « On ne touche pas à l'histoire d'un peuple, on n'humilie pas les Algériens », a déclaré le chef de l'État algérien. « Macron a blessé la dignité des Algériens », a-t-il encore dit.

Tebboune écarte un retour à la normale entre l'Algérie et la France

Tebboune a d'ailleurs écarté un éventuel retour à la normal des relations diplomatiques entre l'Algérie et la France. Il ne fera pas le premier pas pour un éventuel rapprochement entre les deux pays. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a soutenu le locataire d'El Mouradia. « Aucun Algérien n'accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes », a-t-il ajouté. « C'est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il affirmé.

Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l'Algérie ne compte pas ouvrir son espace aérien aux avions militaire français. « Bien sûr, on va toujours rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n'a plus à coopérer ensemble », a-t-il dit. « Peut-être que c'est simplement fini maintenant », a affirmé le chef de l'État algérien.

Retour en haut
Share via
Copy link