Ouverture du procès d'Éric Zemmour pour provocation à la haine raciale

Éric Zemmour

Le procès d'Éric Zemmour pour ses propos tenus sur le plateau de la chaîne CNews, le 29 septembre 2020, sur les mineurs isolés, s’est ouvert ce mercredi 17 novembre. Zemmour est cité à comparaître pour « complicité de provocation à la haine raciale et d’injure raciale ». Le polémiste et potentiel candidat à l'élection présidentielle française ne s'est pas présenté au tribunal, il est représenté par ses avocats.

Ainsi, Zemmour, déjà condamné pour racisme, va devoir s'expliquer devant la justice pour ses propos sur les mineurs isolés qu'il avait qualifiés de « voleurs, violeurs et assassins ». Pour cette première journée du procès, le potentiel candidat à la présidentielle française d'avril 2022 a décidé de ne pas se présenter devant le tribunal correctionnel. Son avocat Olivier Pardo explique que cette décision est prise « afin d’éviter que l’enceinte judiciaire ne se transforme en studio de télé d’information en continu ».

Ce procès qui s'annonce houleux a débuté par des débats très animés sur la question de la recevabilité de certaines parties civiles. Elles sont une trentaine, dont les associations SOS-Racisme, la Ligue des droits de l’Homme et la Maison des potes. Mais aussi une vingtaine de conseils départementaux - les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, gérée par les départements. Pour le bon déroulement du procès, la présidente de la Cour, Delphine Chauchis, a prévenu dès l’ouverture du procès que son tribunal serait « particulièrement vigilant [quant à] la sérénité des débats ».

Les deux avocats du polémiste ainsi que celui du directeur de publication de CNews, jugé dans la même affaire, ont, tour à tour, longuement plaidé pour le renvoi de l’audience. Ils ont affirmé que les conclusions de nombreuses parties civiles ne leur avaient pas été transmises à temps. Une affirmation démentie par la Cour, ce qui a fait monter le ton, obligeant la présidente à menacer de suspendre l'audience. Ainsi, après une courte suspension, la présidente a rejeté la demande de renvoi et l’audience s’est poursuivie avec des questions de procédure. Il faut souligner que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a déjà sanctionné, en mars, CNews d’une amende de 200'000 euros, pour « incitation à la haine » et « à la violence ». Quant à Éric Zemmour, ses propos lui ont valu, depuis une dizaine d’années, une quinzaine de poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné deux fois pour provocation à la haine.

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