L'Europe n'est pas favorable à la révision de l'accord d'association avec l'Algérie

Thomas Eckert, ambassadeur de l'Union européenne en Algérie

Depuis plusieurs années, les économistes en Algérie sont unanimes à dire que l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne est défavorable à l'Algérie. L'accord a causé à l'Algérie de lourdes pertes, estimées à 30 milliards de dollars, selon un expert. Depuis quelques mois, ces économistes ont été rejoints par le chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune, qui demande également la révision de l'accord. Cependant, l'union européenne ne semble pas partager cette vision.

Ainsi, pour l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, Thomas Eckert, « la révision de cet accord ne peut être une baguette magique pour équilibrer le déficit commercial de l'Algérie avec l'Union européenne ».  Le diplomate allemand, qui s'est exprimé dans une interview accordée au journal arabophone El Khabar, a révélé qu'il n'a pas « encore reçu une proposition officielle détaillée sur la révision de l'accord de l'association de la part du gouvernement. Nos informations se limitent à ce qui est est dit un peu partout ».

L'ambassadeur de l'UE rappelle que l'accord concerne aussi plusieurs volets, dont la justice, le dialogue politique et d'autre sujets importants. Il s'interroge sur les volets qui doivent être révisés. Thomas Eckert a égalent affirmé qu'en tant que diplomate, il ne peut être contre la révision de l'accord.

Cependant, il a indiqué que « si la révision concerne juste l’équilibrage de nos échanges commerciaux, je ne sais pas si une révision générale de l'accord soit la bonne voix ». L'ambassadeur de l'UE rappelle que le déficit dans la balance commerciale est récent. « Ce déficit est là juste depuis 5 ans », a-t-il affirmé. Il a ajouté qu'en 2012, l'Union européenne avait un deficit commercial de 10 milliards avec l'Algérie.

Cette réticence de l'Union européenne à réviser ces accords risque d'envenimer les relations déjà tendue entre les deux partie. Dans ce contexte, il faut rappeler les déclaration d'Abdelmadjid Tebboune, au mois de novembre dernier. Il a averti que « dans le cadre des relations bilatérales avec ses partenaires européens, l'Algérie ne tolérera aucune ingérence dans ses affaires intérieures et restera toujours ouverte à l’établissement de relations fondées sur le respect mutuel et l’engagement au plein respect du principe de l’égalité souveraine des États ».

Cette déclaration fait suite aux déclarations sur l'accord d'association qui sera révisé « clause par clause », selon le chef de l'État. Ce dernier avait déclaré que la révisions des dispositions de l'accord d'association signé il y a près de deux décennies avec l'Union européenne se fera sur la base d'une vision souveraine et d'une approche de « gagnant-gagnant » afin de faire prévaloir le produit national « pour créer du tissu industriel et des emplois ».

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