Algérie - France : Le 19 mars sonne-t-il la fin de la lune de miel ?

Drapeaux France Algérie Noir et blanc

L’Algérie et la France ont connu un réchauffement significatif de leurs relations diplomatiques ces dernières semaines après une période de froid suite à la sortie du président français Emmanuel Macron sur l’exploitation mémorielle de la Guerre d'Algérie. Mais voilà, les différentes sorties des politiques français lors de la célébration des accords d'Évian et du cessez-le-feu de la guerre d'Algérie remet ces questions qui fâchent sur la table.

Ce 19 mars 2022 est arrivé dans un contexte électoral en France. Emmanuel Macron a fait le choix de ne brusquer personne. À la cérémonie qu'il a organisée à l'Élysée, le président français a certainement évoqué l'apaisement des mémoires, mais il est resté sur la vision franco-française de l'histoire commune entre les deux pays. En donnant de la place aux harkis, Emmanuel Macron a de fait exclu la présence d'officiels algériens à cette cérémonie. Ce geste pourra être interprété par Alger comme une reniement de la France de ses engagements sur la reconnaissance des crimes commis en Algérie.

En effet, cette année, la célébration du 19 mars fut particulière. Dans sa prise de parole, Emmanuel Macron a effleuré la question de cette guerre pour d'un côté préserver ses potentiels d'électeurs de droite et d'un autre côté ne pas déclencher l'ire d'Alger.

Le président français a présidé cette cérémonie sans aucun officiel algérien, même l’ambassadeur de l’Algérie à Paris a boudé la cérémonie parce que les harkis y étaient.

Dans son intervention, le président français est allé jusqu'à lorgner du côté des nostalgiques de l’Algérie française, en déclarant que « cette date [du 19 mars] ne marque ni la fin de la guerre [d'Algérie], ni le début de la paix ». Emmanuel Macron rejoint les thèses défendues par la droite et l’extrême droite française. Des déclarations qui peuvent être à l'origine de nouvelles tensions avec l’Algérie.

Le ton offensif de l'Algérie

Le chef de l'État algérien, Abdelmajid Tebboune, a célébré cette date appelée en Algérie « fête de la victoire ». Dans son discours prononcé le 18 mars, Abdelmadjid Tebboune a choisi un ton offensif sur certaines questions. Il a notamment rappelé les points de divergences avec la France en soulignant le retard pris par la récupération des archives de la guerre. Le chef de l'État algérien a également soulevé la question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaire ,ainsi que celle des disparus.

Ainsi, la célébration du 19 mars a remis sur le tapis les divergences de fond entre l’Algérie et la France. En célébrant cette journée chacun de son côté, l’Algérie et la France démontrent encore une fois que leurs relations restent fragiles. Cette célébration qui, du côté français, a l'allure d'une événement pour réconcilier surtout les Français entre eux en ignorant l’Algérie, peut donc sonner le glas d'une période de stabilité dans les relations diplomatiques entre les deux pays.

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