Pour Macron, le 19 mars n'est ni la fin de la guerre ni le début de la paix

Emmanuel Macron Algérie

Emmanuel Macron, le président français et candidat à la prochaine élection, a commémoré le 60e anniversaire du cessez-le-feu entre la France et l'Algérie, le 19 mars à l'Élysée.

Macron n'a pris aucun risque dans ses déclaration et a emboîté le pas à Valérie Pécresse et Marine Le Pen. En effet, même s'il a plaidé pour un apaisement des mémoires entre l’Algérie et la France, Emmanuel Macron a affirmé que « cette date [du 19 mars] ne marque ni la fin de la guerre [d'Algérie], ni le début de la paix ».

Macron tiraillé entre politique française et apaisement de l'Algérie

À quelques mois de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron reste prudent sur cette question sensible. Il a évité des déclarations tranchées et favorables à l’Algérie dans un contexte électoral où les débats ont été imposés par une droite et une extrême droite hostiles à la reconnaissance des crimes commis par la France en Algérie.

Ainsi, cette date anniversaire consacrée par la loi en 2012 comme la « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc » arrive dans un contexte particulier ; marqué par une offensive de la droite française qui refuse de reconnaître que le 19 mars est la date qui a marqué la fin de la Guerre d'Algérie. Cette tendance politique se réaffirme à chaque occasion pour signaler que des violences se sont poursuivies jusqu'à l'indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962.

Devant quelque 200 invités représentant les témoins liées à la Guerre d'Algérie – appelés, combattants pour l'indépendance de l’Algérie, harkis et également des rapatriés –, Emmanuel Macron est resté sur une vision française de cette guerre. Une vision qui n'est pas partagée par les Algériens, qui  réclament toujours la repentance de la France.

La « zemmourisation » du débat présidentiel en France

Cette position d'Emmanuel Macron, qui parvient à quelques heures de celles de Valerie Pécresse et de Marine Le Pen, a poussé le docteur ès Sciences politiques et spécialiste des questions franco-algériennes Naoufel Brahimi El Mili à déplorer la surenchère sur cette question en cette période électorale. « Le contexte électoral n'accorde pas une atmosphère de sérénité parce qu'on est dans une surenchère. Il n'a échappé à personne que la "zemmourisation" du débat a introduit une très forte radicalité », a déclaré Naoufel Brahimi El Mili ce samedi sur sur Franceinfo.

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