Comment l'Algérie prépare sa candidature pour la CAN 2027 ?

Photo du Stade olympique d'Oran (Bir El Djir)

L'Algérie rêve d'accueillir une phase finale de la coupe d'Afrique des nations, mais elle n'a pas encore réussi à arracher l'accord de la Confédération africaine de football. Elle a toutefois obtenu l'organisation du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) qu'elle accueillera en janvier 2023, ainsi que la CAN des moins de 17 ans, courant de l'année prochaine.

Ces deux compétitions devront être considérées comme un entraînement en vue de l'organisation d'une CAN. C'est que l'Algérie rêve officieusement de l'organisation de la CAN 2027, non encore attribuée. Mais secrètement, les dirigeants du football algérien rêvent aussi que la Guinée renonce à abriter la CAN 2025 pour sauter sur l'occasion et se voir attribuer son organisation.

Des grands stades avec des équipements modernes

Mais pour cela, l'Algérie doit disposer d'infrastructures répondant aux normes internationales. Des grands stades avec des équipements modernes. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, les stades algériens se trouvent dans tous leurs états. L'Algérie a lancé des opérations de réhabilitation de plusieurs stades, en parallèle avec la réalisation des nouveaux stades.

C'est ainsi que pour les besoins du Championnat d'Afrique des nations, prévu du 8 au 31 janvier 2023, l'Algérie a désigné quatre stades pour les rencontres, dont trois restaurés, à savoir le stade du 5 juillet d'Alger, le stade du 19 mai 1956 de Annaba et le stade du Chahid Hamlaoui de Constantine. Le quatrième stade dédié au CHAN 2023 est le nouveau stade d'Oran, qui accueillera les Jeux méditerranéens en juin/juillet 2022.

Les retards cumulés dans les travaux inquiètent les dirigeants algériens

Il faut dire que tous les stades ne sont pas encore prêts pour accueillir ces compétitions. Les retards cumulés dans les travaux ont même inquiété les dirigeants algériens, jusqu'à provoquer une visite du ministre de la Jeunesse et des sports, à Constantine, et menacer de sanctions tout responsable coupable de retard. Notamment après avoir mis à la disposition des intervenants tous les moyens financiers et matériels nécessaires pour achever rapidement le reste à réaliser dans l'opération de restauration du stade Hamlaoui de Constantine.

Le stade de la capitale de l'Est algérien a une capacité de 40.000 places. Le projet de sa réhabitation a prévu la pose d'une nouvelle pelouse, mais aussi des caméras, des portiques de sécurité électroniques, un système de billetterie électronique ainsi que des tableaux électroniques dédiés à la publicité. En fait, tous les stades à réhabiliter en vue d'accueillir des compétitions internationales devraient être équipés de la même manière.

Quatre stades pour le CHAN 2023 dont trois restaurés

C'est le cas du stade olympique du 5 juillet, 85.000 places et du stade du 19 mai 1956 de Annaba, 56.000 places. Et c'est certainement le cas du nouveau stade d'Oran, 40.000 places, ainsi que celui, pas encore achevé de Baraki, Alger, avec ses 40.700 places. Ce dernier devait accueillir les matchs du CHAN 2023, mais ce n'est plus le cas, probablement en raison du retard cumulé dans sa réalisation. Le second projet de la capitale, le stade de 40.000 de Douera, accueillera les matchs du Mouloudia d'Alger. Celui de Tizi Ouzou (53.000places), lancé il y a 15 ans et non encore réceptionné, sera à la disposition du club local, la JS Kabylie.

Beaucoup a été dit sur les coûts exorbitants de ces infrastructures sportives. De dilapidation à mauvaise gestion, en passant par négligence et corruption. Il y a des doutes et des suspicions sur tout et tous. Le stade de Tizi Ouzou, par exemple, a été lancé en 2006 et devrait coûter 330 millions d'euros, soit le double de celui de la Juventus de Turin, entre 155 et 160 millions d'euros. Il va certainement dépasser la valeur de l'Allianz Arena de Munich qui a coûté la somme de 345 millions d'euros. Dans ce cas, même si on veut éviter l'accusation de corruption, on ne peut échapper à celle de la dilapidation ou au moins de mauvaise gestion.

Une deuxième CAN pour l'Algérie ?

Avec la pression exercée par le ministre de la Jeunesse et des sports, Abderezzak Sebgag, les infrastructures concernées pourraient être achevées dans des délais raisonnables. Si l'Algérie a les moyens d'accueillir le CHAN 2023, c'est parce que c'est une compétition qui accueille 16 équipes seulement. Donc quatre stades seront suffisants pour ce faire. Mais la CAN 2027 ou 2025 devra accueillir 24 équipes et pas moins de six stades seront nécessaires pour le bon déroulement de la compétition.

Et si la CAF décide d'aller vers une CAN à 32 équipes, le comité organisateur devra mettre au moins 8 stades à la disposition de la compétition. C'est la seule façon de permettre à l'Algérie d'accueillir sa seconde CAN, après celle de 1990 à laquelle participaient uniquement huit équipes, à savoir l'Algérie, gagnante, le Nigeria, finaliste, le Cameroun, tenant du titre, l'Egypte, la Côte d'Ivoire, la Zambie, le Sénégal et le Kenya.

Retour en haut
Share via
Copy link