Le Conseil national des imams et des personnels du secteur des Affaires religieuses, un syndicat, a réagi le lundi 18 avril à l'incident qui a eu lieu samedi soir dans la localité de M'Chedallah en Kabylie. Au lieu de dénoncer le dérapage de l'imam de la mosquée El Hidaya de cette localité de Bouira, le Syndicat des imams a commis un autre dérapage, en stigmatisant la région de Kabylie et ses habitants.
En effet, le Conseil des imams n'a, à aucun moment, évoqué les insultes proférées par l'imam de M'Chedallah à l'encontre de la population locale. Il n'a même pas fait une allusion à ses mots jugés « abjects », y compris par les autorités auxquelles il est supposé rendre des comptes. C'est déjà un premier dérapage de la part de cette organisation syndicale.
Pire encore, dans sa déclaration, le Syndicat rejoindra tous ceux qui accusent la Kabylie et les Kabyles de menacer l'unité nationale. En conclusion de son texte consacré exclusivement à la défense de la mosquée et de son imam, il a appelé les Algériens à prendre conscience des dangers qui guettent, entre autres, l'unité nationale. « Le Conseil appelle la société algérienne musulmane à s'armer de lucidité pour prendre conscience de l'ampleur des complots ourdis contre sa religion, ses valeurs et son unité nationale », a en fait affirmé le Syndicat des imams.
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Le Syndicat des imams tente de relancer la polémique
Il faut dire qu'au moment où les choses se sont tassées au niveau de la localité de M'Chedallah, grâce à la vigilance des sages et aux excuses présentées par l'imam controversé, une déclaration comme celle de cette organisation n'est pas faite pour calmer les esprits. Bien au contraire, elle risque d'attiser la polémique stérile qui ne sert ni l'Algérie, ni la Kabylie, ni les imams.
D'un autre côté, le Syndicat des imams a été prolifique quand il s'agit de s'attaquer au gala de M'Chedallah et à ses organisateurs. Pour lui, l'hostilité aux mosquées et aux imams ne peut être synonyme que d'hostilité envers l'islam. Il dénonce, de ce fait, tous les événements qui ont eu lieu aux alentours de la mosquée de M'Chedallah, soit le gala artistique organisé par l'APC et la direction de la Jeunesse et des Sports de la wilaya de Bouira.
De ce fait, le Syndicat revendique « la criminalisation de toute atteinte à la sacralité de la mosquée » et exige des sanctions contre les organisateurs du gala, en faisant en sorte que cela ne se reproduise plus. Il demande aussi à ce que « soient sanctionnés tous ceux qui se mêlent de la gestion du fait religieux et de la vie professionnelle des personnels du secteur ». Il réitère enfin la nécessité de « protéger les imams contre les agressions et les pressions exercées sur eux ». Quelles agressions et quelles pressions le syndicat évoque-t-il ? Cela reste sans réponse.