Après l'Union européenne, c'est au tour de la France de se mêler du conflit qui oppose l'Algérie et l'Espagne. Par le biais de sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, Paris a appelé, lundi 13 juin, au dialogue pour mettre fin à la situation tendue entre les deux pays.
Rien ne va plus entre Alger et Madrid depuis quelques semaines déjà. Et ce depuis que l'Espagne a opéré un revirement dans le dossier du Sahara occidental et a affiché son soutien au Maroc sur la question. Un repositionnement qui n'a pas été au gout d'Alger, qui riposte vigoureusement à travers plusieurs décisions. La dernière et plus importante peut-être a été la suspension, le 8 juin dernier, du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec l'Espagne.
La détérioration des relations entre les deux pays n'a pas laissé insensible l'Union européenne, qui a réagi la semaine dernière. Dans un communiqué, qu'ils ont conjointement signé, le représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, ont appelé à « privilégier le dialogue en premier lieu pour résoudre les controverses ».
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Algérie-Espagne : La France appelle au dialogue
C'est pratiquement la même démarche préconisée par la France afin de permettre une sortie de crise. Paris s'est, en effet, exprimée sur ce conflit lundi 13 juin. Ce fut lors d'un entretien téléphonique entre sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et son homologue algérien, Ramtane Lamamra.
Selon un communiqué du Quai d’Orsay, qui a fait part de cet entretien, la cheffe de la diplomatie française a souligné son « profond attachement aux bonnes relations entre nos partenaires européens et nos voisins de la rive sud de la Méditerranée et sa confiance dans le fait que le dialogue permettra de surmonter les défis communs ».
Alger et Madrid vont-ils donc s'asseoir à table pour s'entretenir ? Cette éventualité n'est pas du tout envisageable à l'état actuel des choses, estiment les spécialistes. Les deux gouvernements se sont déjà tout dit à distance, estime-t-on.
Madrid sait pertinemment que la seule et unique condition d'Alger pour un éventuel retour à la normale de leurs relations est de revenir sur sa décision de soutenir le Maroc dans le dossier du Sahara occidental. Chose qui n'est pas du tout plausible, du moins à l'heure actuelle. Et cela le gouvernement algérien n'est pas dupe pour le comprendre.
Notons qu'en plus des « derniers développements des relations algéro-espagnoles », Ramtane Lamamra et Catherine Colonna ont également évoqué d'autres sujets lors de leur entretien. Les deux ministres ont soulevé notamment les relations entre l'Algérie et la France et ont exprimé leur « volonté de poursuivre la dynamique positive dans la relation bilatérale entre la France et l’Algérie, dans toutes ses dimensions, en vue des prochaines échéances bilatérales », indique le communiqué du Quai d'Orsay.