Alors que la France manque de main-d'œuvre, notamment dans le domaine de l'Hôtellerie, et envisage de recruter au Maroc et en Tunisie, les Pays-Bas envisagent de chercher cette précieuse main-d'œuvre dans l'Hexagone. C'est ce qu'a déclaré la ministre néerlandaise des Affaires sociales et de l'Emploi, Karien Van Gennip, à l'hebdomadaire Le Journal du dimanche.

Dans cette déclaration, la ministre néerlandaise lorgne du côté des habitants des banlieues françaises. Elle a indiqué qu'« il y a un taux de chômage des jeunes vraiment élevé en France, surtout dans les banlieues. Je pourrais imaginer que nous investissions dans ces jeunes Français ou Espagnols qui sortent de l'école pour les faire travailler ici dans le secteur de l'hôtellerie ou de l'horticulture ». Contrairement aux tendances en Europe, qui rejettent les migrants, la ministre a souligné l'importance des migrants dans l'économie néerlandaise : « Je n'imagine pas que nous puissions faire fonctionner notre économie sans eux », a déclaré Karien Van Gennip.

Le chômage en Europe est à son plus bas niveau historique

Il faut dire que depuis la levée des mesures contre la pandémie de covid-19, certaines économies européennes souffrent d'un manque de main-d'œuvre dans certains domaines. Ces pays se livrent une lutte pour attirer cette main-d'œuvre nécessaire pour la relance économique, notamment du tourisme. Si la France a fait appel à la main-d'œuvre venant du Maroc et de la Tunisie dans les secteurs du tourisme, d'autres pays veulent des travailleurs venant de l'Union européenne.

Il faut dire que le taux de chômage de la zone euro est de 6,8 % de la population active. Il est à son plus bas niveau historique. Dans l'UE, les taux de chômage les plus élevés en avril 2022 ont été enregistrés en Espagne (13,3 %), en Grèce (12,7 %) et en Italie (8,4 %). Les Pays-Bas ont un des taux de chômage les plus bas d'Europe (3,2 %), avec la République tchèque (2,4 %), l'Allemagne (3 %) et la Pologne (3 %). Cette baisse du taux de chromage est le résultat du rebond de l'économie européenne entamé au printemps 2021. Ce rebond impacte donc la demande en emploi et révèle le déficit dans certains domaines, notamment le tourisme qui demande une main-d'œuvre surtout saisonnière.