Trois jours après le discours du roi Mohammed VI du Maroc, où il a appelé les pays alliés à clarifier leurs positions par rapport à la question du Sahara occidental, le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a réagi. La réaction de Josep Borrell a le mérite d'être claire : il désavoue le roi du Maroc qui s'est targué dans son discours du soutien qu'ont apporté plusieurs pays à la solution proposée par le Royaume chérifien.
En effet, l’Espagnol Josep Borrell a abordé, le mardi 23 août, la question du Sahara occidental dans des déclarations à la chaîne publique espagnole TVE. Le chef de la diplomatie de l’UE s’est prononcé en faveur de l’« organisation d’une consultation pour que ce soit le peuple sahraoui qui décide de son avenir ». Autrement dit, la diplomatie européenne soutient toujours l'organisation d'un referendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Josep Borrell a également ajouté que « le gouvernement espagnol défend aussi la même position », tout en niant toute pression exercée par les Vingt-sept sur l’exécutif présidé par Pedro Sánchez afin qu’il apporte son appui au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental.
Il faut dire que les déclarations du haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité interviennent quelques heures après celles de la porte-parole du gouvernement espagnol1. Cette dernière a affirmé, le 22 août, que l’Espagne n’a pas « changé » sa position sur le Sahara occidental. Elle a indiqué que son pays continue d’appeler à une solution négociée au conflit dans le cadre de l’ONU, et cela malgré le soutien de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie. Isabel Rodriguez a déclaré, dans une interview sur TVE, que le gouvernement espagnol « veut une solution rapide dans le cadre des résolutions des Nations Unies » au conflit au Sahara qui dure depuis près de 50 ans.
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Ces deux dernières sorties de hauts diplomates dénotent que, contrairement à ce qu'affirme le Maroc, le dossier du Sahara occidental n'est pas clos en faveur de la solution marocaine. Plusieurs pays défendent encore la résolution du conflit dans le cadre de l'ONU.