France : Plainte pour discrimination raciale contre deux plages privées

Les Nord-africains et les Noirs continuent à être victimes de discrimination raciale en France. Et sur les plages privées de la Côte d’Azur, cela ne passe pas inaperçu. Deux d’entre elles ont été d’ailleurs épinglées lors d’un "testing" organisé cet été par SOS Racisme, suite à quoi une plainte a été déposée.

Après avoir reçu plusieurs dénonciations (mails ou via les réseaux sociaux) de personnes victimes de racisme, l’association a voulu vérifier sur le terrain. Au moyen d’une expérimentation utilisée depuis plusieurs années, les équipes de SOS Racisme sont arrivées à des constats glaçants. Interrogé sur les résultats de l’enquête, Hermann Ebongue, secrétaire général de l’association, a expliqué que des couples maghrébins et noirs se sont vu refuser l’accès à ces deux plages privées de Juan-les-Pins parce qu’elles seraient, aux dires des employés, complets. Problème : un couple blanc qui se présente ensuite est accepté dans les deux cas.

"Nous avons constaté malheureusement que certaines plages ne répondent pas la même chose selon l’origine des couples qui se présentent à l’entrée, et donc nous avons évidemment conclu qu’il y avait une discrimination fondée sur l’origine réelle ou supposée des personnes", a indiqué Dominique Sopo, le président de SOS Racisme qui a annoncé le dépôt de la plainte visant nommément deux plages privées situées dans le quartier de Juan-les-Pins, repérées après une opération de test de discrimination menée le 30 juillet.

Discrimination raciale, les plaintes aboutissent rarement en France

Dix plages de Juan-les-Pins avaient été testées au cours de cette opération menée fin juillet. "Sur deux d’entre elles, les personnes d’origine maghrébine ou les personnes d’origine subsaharienne ont été refusées alors que les personnes blanches, si l’on peut dire, ont pu rentrer", a précisé Dominique Sopo.

Le parquet de Grasse a indiqué, de son côté, avoir été destinataire d’un courrier de la préfecture des Alpes-Maritimes lui transmettant le signalement de SOS Racisme, en précisant que ce courrier était "à l’étude" et que les plaintes de l’association allaient y être jointes. Dans ce type de dossiers, "les exigences de preuves sont exorbitantes et donc cela va rarement jusqu’à la condamnation", estime Dominique Sopo, qui déplore aussi le "manque de sensibilité" des services d’enquête.

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