En France, une rue au nom de Khadidja, la femme du prophète, suscite la polémique

Une rue de la  ville de Stains, baptisée au nom de Khadidja, la femme du prophète Mohamed, fait polémique en France. L’initiative qui visait à "renommer symboliquement les rues du quartier avec des noms de femmes inspirantes", comme le souligne l’association initiatrice, comportait pourtant les noms d’une dizaine d’autres femmes de divers horizons dont ceux des nationalistes algériennes Hassiba Ben Bouali et Djamila Boupacha. 

Le projet en question intitulé "Place aux femmes" porté par l’association Mémoires Croisées, se veut typiquement artistique, comme le souligne le photographe Philippe Monges, à l’origine du projet, dans les colonnes du journal municipal Stains Actu. "J’ai souhaité inviter à réfléchir sur la place des femmes dans l’espace public, dans nos villes et plus généralement dans la société. L’intention est de leur redonner plus de place en renommant nos rues, nos résidences, nos bâtiments publics avec des noms de femmes qui nous inspirent par leur parcours ou leurs combats", explique-t-il.

Entamée en janvier, l’initiative destinée aux femmes de Stains a fini par récolter une dizaine de noms de femmes qui seront par la suite portés sur des plaques dans différentes ruelles de la ville. Des femmes inspirantes de France ou d’ailleurs, quelles soient célèbres ou pas ont été proposées. Parmi la dizaine de noms retenus, figurent Aïcha Khalil, Mère Teresa, Joséphine Baker, Greta Thunberg, les deux nationalistes algériennes, Hassiba Ben Bouali et Djamila Boupacha et d’autres noms de femmes.

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Mais c’est le nom de Kadidja Bint Khuwaylid, première femme du prophète Mohamed proposée par une femme de Stains et retenu dans la liste, qui a suscité la polémique. La plaque portant le nom de Khadidja posée au-dessus du panneau indiquant la rue de Pontoise, n’est pas passée inaperçue. Une vive polémique est née sur les réseaux sociaux dont les acteurs principaux sont issus de la droite et de l’extrême droite.

"La mairie de Stains rebaptise "symboliquement" une rue au nom de l'épouse de Mahomet. Fort heureusement, elle n'a pas eu la mauvaise idée de la nommer "rue de l'archange Saint-Michel". Elle n'aurait pas manqué dans ce cas de subir les foudres de la justice administrative", écrit sur Twitter, le journaliste et romancier français, Clément Weill-Raynal.

Ce n'est pas la seule réaction en France. L’avocat Gilbert Collard, député au Parlement européen et membre fondateur de "Reconquête !", le parti du polémiste Eric Zemmour, n’a pas lui aussi raté l’occasion de fustiger les initiateurs du projet. "A Stains, une rue symboliquement renommée au nom de la femme du prophète Mahomet : on attend les laïcards !", s’insurge-t-il sur son compte Twitter.

 

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