Les attaques qui ont récemment ciblé les deux gazoducs Nord Stream, construits pour acheminer le gaz russe en Europe, ont mis en alerte les forces navales de plusieurs pays de la Méditerranée. Cette alerte est lancée dans le but de renforcer la surveillance contre une éventuelle attaque sur les gazoducs reliant les deux rives, notamment depuis l'Algérie.
Les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui acheminent le gaz russe en Europe, ont été endommagées lundi dernier par des explosions sous-marines au large d'une île danoise en mer Baltique. Des explosions aux origines inconnues qui ont provoqué de vastes bouillonnements. « Toutes les informations disponibles indiquent que ces explosions sont la conséquence d'un acte délibéré », estiment la Suède et le Danemark sans désigner aucun pays comme responsable.
Alors que la Russie a nié toute responsabilité dans ces attaques ayant ciblés les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2, l'Ukraine a affirmé que ces fuites de gaz étaient le résultat d'une « attaque terroriste planifiée » par la Russie contre les pays européens. Longs de plus de 1200 kilomètres chacun, ces gazoducs sont constitués de tubes d'acier et de carbone de 12,2 mètres et d'un diamètre de 1,153 m soudés entre eux.
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Le sabotage de Nord Stream 1 et 2 a mis en état d’alerte les pays du pourtour méditerranéen. Des sources européennes de haut rang ont confirmé, ce dimanche 2 octobre au journal panarabe Al-Quds Al-Arabi1 paraissant à Londres, qu'un état d'alerte est lancé en Méditerranée pour protéger les gazoducs reliant l'Algérie à l'Italie et à l'Espagne et le Maroc à l’Espagne. Ces sources soulignent que réparer un gazoduc sous-marin en cas de sabotage est un processus difficile, coûteux et parfois impossible.
L'Italie a placé sous surveillance le gazoduc TransMed qui la relie à l'Algérie
Les sources citées par le journal panarabe affirment l'existence d'une coordination entre « les pays européens et de l'Afrique du Nord pour surveiller les mouvements de tous les navires et sous-marins étrangers dans la région ». Une coopération qui s’inscrit dans le cadre du « Dialogue 5+5 » qui comprend cinq pays du nord de la mer Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et cinq au sud de celle-ci (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).
Dans une dépêche publiée le 30 septembre, l’agence Reuters a rapporté que l'Italie, qui a augmenté récemment ses importations de gaz algérien2, a placé sous surveillance renforcée le gazoduc TransMed qui relie l'Algérie à la Sicile, le gazoduc Trans Adriatic Pipeline (TAP), qui va de l'Azerbaïdjan aux Pouilles, et la connexion GreenStream entre la Libye et la Sicile. L'Italie a également relevé son niveau d'alerte sur le gazoduc Trans Austria Gas (TAG) qui achemine du carburant des pays nordiques vers le nord-est de l'Italie.