Des appels sont lancés sur les réseaux sociaux invitant les élèves musulmans à porter des tenues islamiques dans les écoles de France. Le phénomène du port de tenues à caractère religieux a pris de l’ampleur, notamment à l’occasion de la nouvelle rentrée scolaire, selon des informations des renseignements français. Devant cette situation, plusieurs voix se sont élevées chez la communauté musulmane pour dénoncer ce phénomène et rappeler leur attachement à la laïcité.    

Selon une récente note du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), « de plus en plus de jeunes revêtent des signes religieux au sein des établissements scolaires » en France. Cette note, qui date du 16 septembre, précise que « des prosélytes islamistes encourageraient les jeunes à revêtir des tenues religieuses et à prier dans les établissements scolaires ». Selon le CIPDR, le port du qamis par les garçons et de l'abaya par les filles est « de plus en plus courant » dans les écoles publiques en France.

Le CMR dénonce le comportement d’une « frange très minoritaire » de jeunes musulmans de France

Depuis la rentrée scolaire, de nombreux jeunes musulmans, notamment des filles, se filment sur les réseaux sociaux dans leurs écoles avec une tenue islamique (voiles et djellabas), tout en encourageant les autres élèves musulmans à faire de même. Devant cette situation, qui a suscité une vive polémique en France, le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) a réagi à ce qu’il qualifie de « comportements provocateurs et irresponsables » d’une « frange très minoritaire de la jeunesse française musulmane ».

Dans un communiqué publié ce lundi 3 octobre sur Twitter, le recteur de la mosquée de Lyon et président du Conseil des mosquées du Rhône, Kamel Kabtane, n’est pas allé de main morte pour s’en prendre aux comportements de cette « frange très minoritaire » de jeunes musulmans de France. « Dans un climat délétère autour de la question de la visibilité des signes religieux dans notre pays, la situation nécessite de la part des hiérarques musulmans de l’apaisement et de la hauteur », fait savoir le CMR.

À cet égard, le CMR « souhaite rappeler son attachement au principe de laïcité, tel qu’il a été imaginé et traduit à l’origine dans la loi de 1905 », indique le communiqué. « Nous pressons le corps national à ne pas surenchérir autour de ces faits sociaux. […] Nous en appelons donc aux plus hautes autorités de l’État afin d’accompagner ces jeunes et les aider à sortir de la marginalisation dans laquelle ils s’enfermeraient si aucune initiative positive n’était prise », ajoute le CMR.

C’est dans ce contexte que le CMR en appelle aux « vertus pédagogiques » du corps enseignant et  à « un apaisement » dans l’opinion publique. « Nous appelons également à une mobilisation des familles pour éviter une aggravation de la situation qui risquerait de susciter de nouvelles passions collectives autour de l’objet islam dans le débat politico-médiatique », ajoute le même communiqué.