« Mer, navires, avions » : une exposition sur les migrants à Aubervilliers

harraga, migrants sur une barque, en mer

Il s'agit surtout de retracer un parcours, non pas d'un homme, mais d'humains. Un parcours qui s'est écrit sur plusieurs décennies avec du sang, des morts et des espoirs brisés. MNA (mer, navires, avions) c'est une exposition, qui se tiendra jusqu'au 9 décembre à Aubervilliers et qui vous parle de migrants.

Changer de vie, quitte à la perdre. « Être ou ne pas être », a-t-on envie de dire. « 3000 migrants sont morts en tentant de rejoindre l'Europe », rappellent ceux qui sont derrière l'exposition : Mathias Gardet, Catherine Milkovitch-Rioux et Julien Long qui, à travers leurs spécialités (histoire, sociologie, littérature contemporaine), apportent une lecture transversale de la question.

Dans cette exposition, actuellement visible à Aubervilliers, les initiateurs ont choisi comme toile de fond : « Des femmes et des hommes acteurs et témoins de l'histoire du monde, des histoires de vie. Loin des stéréotypes ». Assez cru, en fait. Mais vrai – crûment vrai ! Petit rappel utile : si la qualification MNA a été fixée dans le marbre de la loi en 2016, son principe originel et humanitaire voit le jour au mitan des années 70, quand apparaissent les premiers boat-people.

Les « mineurs isolés » sont aussi concernés

Lors de l'enregistrement de l'émission La marche du monde, le 7 octobre 2022 au café boutique Fluxus, les initiateurs du MNA ont longuement évoqué le sujet qui leur tient le plus à cœur : la situation de ceux qui prennent la mer en quête d'une vie meilleure. À cette occasion, Valérie Nivelon, l'animatrice, a choisi de parler de ceux qui y arrivent, ainsi que de leurs motivations. La productrice de l'émission a proposé un point complet sur la situation de ces jeunes migrants que l'on regroupe sous l'acronyme MNA, pour « mineurs non accompagnés ».

Les mots employés au cours de la rencontre sont pour le moins douloureux. Ils retracent une misère qui dure depuis des années, au point où les appellations se répètent, s'ajustent d'elles-mêmes, changent parfois de sens : enfants arrivant seuls via l'aéroport de Roissy qu'on nommera « mineurs isolés demandeurs d'asile ». Ceux qui les ont suivis sont arrivés par voie terrestre, après des traversées en mer synonymes de « souffrance et de torture ». « Invisibles, ces jeunes deviennent des cibles : forcément violents, forcément coupables. Quand ils sont avant tout vulnérables », a-t-on noté au cours de la rencontre. « Ce sont des mineurs plus en danger que dangereux », conclut l'historien-sociologue Julien Long.

L'émission « La marche du monde » est diffusée aujourd'hui, le 9 octobre 2022 à 11 h 10 sur RFI. L'exposition « Mer, navires, avions », elle, est visible au campus Condorcet, à Aubervilliers, jusqu'au 9 décembre. À ne pas rater.

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