Pour faire face au manque de main-d'œuvre, le gouvernement canadien de Justin Trudeau a décidé d'accueillir près de 1,5 million d'étrangers d'ici l'année 2025. C'est le ministre de l'Immigration qui a fait cette annonce, lors d'une conférence de presse le 1er novembre. Cependant, le Premier ministre québécois François Legault n'adhère pas au projet du gouvernement fédéral.
Le Québec, selon son Premier ministre, compte toujours limiter à 50 000 le nombre de nouveaux arrivants qui pourront s’établir dans la province. Ce chiffre met en cause les objectifs du gouvernement fédéral, car si la répartition se faisait de manière proportionnelle, cela représenterait 100 000 immigrants économiques par année au Québec, soit le double de sa cible actuelle.
François Legault a réagi à l'annonce du gouvernement fédéral en affirmant que « déjà à 400 000, il y avait un problème, donc à 500 000 encore plus ». Ce responsable, qui dit comprendre qu’il y a des objectifs économiques à l’augmentation des seuils d’immigration, fait valoir que le Québec a le « défi spécial » de protéger et de promouvoir le français. Il indique que « déjà à 50 000, on a de la difficulté à arrêter le déclin du français ».
Le Premier ministre du Québec a également souligné que lors de la dernière campagne électorale, le parti qui proposait le seuil d’immigrants le plus élevé l’avait fixé à 80 000. « Là, si vous faites un petit calcul, 23 % de 500 000, on serait presque au double de ce que (propose) le parti qui en propose le plus », lance François Legault en ajoutant que « vraiment là, il va falloir que M. Trudeau, M. Rodriguez, et les gens à Ottawa comprennent qu’on a un défi ici et qu’on veut garder le français à long terme ».
De son côté, la nouvelle ministre de l’Immigration au Québec Christine Fréchette a fait savoir que le Québec veut conserver le pouvoir de fixer le nombre d’immigrants qu’il reçoit chaque année, et qu’il est impératif de respecter « la capacité d’accueil » de la province. « On a une capacité d’accueil qui fait en sorte qu’on peut recevoir 50 000 immigrants permanents par année », explique-t-elle.
