La moitié des titres de travail sont délivrés à des étudiants étrangers

Étudiants en France

En France, les étudiants étrangers arrivent plus ou moins facilement à intégrer le marché de travail. D'après Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce pays est même « numéro un en matière de transition d'un titre de séjour étudiant vers un titre de séjour de travail ».

« 52 % des titres de travail délivrés l'ont été à des personnes qui étaient précédemment étudiantes », reprend-il, expliquant que c'est « une filière hyper importante pour alimenter l'immigration de travail, notamment qualifié ». Le même responsable, qui s'est confié à l'AFP, a également fait une comparaison entre la France et d'autres pays de l'OCDE pionniers en la matière : l'Italie (46 %) et le Japon (37 %) au Japon.

Du statut d'étudiant à celui de travailleur immigré : le poids de l'université

Ces étudiants, qui viennent l'Algérie, du Maroc ou encore de Chine, alimentent un vivier de main-d'œuvre, surtout qualifiée. En France, ce sont 80'000 étudiants étrangers qui débarquent chaque année. Et près de 25'000 passent du statut d'étudiant à celui de travailleur immigré, avec des emplois plutôt en adéquation avec leur niveau de qualification.

Jean-Christophe Dumont explique cette intégration spécifique par « les facilitations ​offertes par les autorités françaises aux étudiants ». « La différence avec les autres immigrés, c'est que là, c'est l'université qui sélectionne, pas l'État ou l'employeur », explique-t-il. Et d'ajouter : « Les critères ne sont pas les mêmes. Mais les besoins des universités et du marché du travail ne sont pas les mêmes non plus. » Le spécialiste pense que les universités sont à même de sélectionner des étudiants qui vont répondre aux besoins de l'économie. « En tout cas, ça marche en France », assure-t-il.

Ces nouveaux travailleurs, au nombre vertigineux, soulèvent par ailleurs des « inquiétudes concernant la fuite des cerveaux » des pays pauvres vers les pays riches. C'est ce qu'ont noté Élisabeth Kamm et Thomas Liebig, les deux coauteurs d'une étude parue dans le rapport annuel de l'OCDE. Spécialistes des migrations internationales, les deux auteurs soulignent que « la migration des étudiants internationaux n'est pas une solution à la pénurie de main-d'œuvre peu ou pas qualifiée ».

En d'autres termes, si un certain nombre des étudiants accueillis par les pays de l'OCDE arrivent à se faire recruter dans des postes en adéquation avec leurs formations de base, ce n'est pas le cas de tout le monde. D'autres, nombreux du reste, se voient occuper des postes très en deçà de leurs qualifications. C'est, si l'on veut, appauvrir les pays d'origine sans trop enrichir les pays d'accueil.

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