Fraude fiscale en Algérie : Les chiffres astronomiques de l'économie informelle

fraude écrit sur une calculatrice

Tous les spécialistes s'accordent à dire que l'économie informelle constitue l'un des plus grands obstacles à l'émergence d'une économie forte et compétitive. Et ce, entre autres, pour le fait qu'elle facilite la fraude fiscale, impliquant ainsi un manque à gagner considérable. Et en Algérie, ladite fraude a atteint des niveaux ahurissants. Les chiffres donnés le 14 novembre 2022, par l'expert fiscal Boubekeur Sellami en sont une preuve irréfutable.

« La fraude fiscale de l'économie informelle est estimée à plus de 27 milliards de dollars », a, en effet, déclaré cet expert lors de son passage dans l'émission « l'Invité de la rédaction » de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. « Si on prend les 90 milliards de dollars en circulation dans l'informel, ajoute M. Sellami, on trouve que c'est 30 % de ce chiffre qui échappe aux services fiscaux ».

La nécessité d'une réforme du régime fiscal et du système financier

Pour Boubekeur Sellami, la réforme fiscale est l'une des principales bases du développement économique escompté par les autorités publiques. « Il faut, insiste-t-il, travailler sur le côté fiscal parce que nous avons des charges très importantes. Lorsque la fiscalité est attractive, on a plus de chance d'avoir des investisseurs ».

L'invité de la Radio algérienne a, dans ce contexte, appelé à une réforme profonde et urgente. « Si nous voulons vraiment lancer un nouveau mode d'investissement, il faut être attractif dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne la fiscalité », plaide-t-il. Et d'ajouter : « aujourd'hui, il faut tenter d'instaurer un climat d'affaires à même d'attirer plus d'investissements. Et pour ce faire, une fiscalité transparente et équitable est plus qu'importante ».

De l'avis de cet expert fiscal, les régimes fiscaux algériens, « sur le plan des textes, sont plus ou moins attractifs ». Cependant, sur le plan pratique, estime-t-il, ils ne sont pas encore à la hauteur. « Actuellement, ils ne touchent pas tous les contribuables, que ce soit dans l'économie formelle ou dans l'économie informelle », assure-t-il.

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