Les étudiants algériens dénoncent les frais élevés des études à l'université du Havre. Ces étudiants, nouvellement inscrits, s'insurgent notamment contre la hausse des frais de scolarité et affirment qu'ils n'ont été avisés à temps de cette décision. Constitué en collectif, ces étudiants étrangers ont interpellé le président de l'université et les élus locaux pour réclamer une aide.
C'est un calvaire que vivent des étudiants algériens venus étudier cette année à l'université du Havre, en France : les frais d'inscription ont explosé. Ils estiment ne pas avoir été prévenus à temps de cette hausse ; c'est ce qu'affirme notamment Assia Arab, étudiante algérienne et porte-parole du Collectif d'étudiants internationaux. « Personnellement, j'ai été prévenue 2 mois après avoir validé mon choix, donc très en retard. Je préparais déjà mes valises », affirme-t-elle au micro de France 31.
En effet, un arrêté ministériel impose aux étudiants venant de pays non membres de l'Union européenne de s'acquitter de frais d'inscription de 2770 euros en licence et de 3770 euros en master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les étudiants européens. Ce décret qui s’inscrit dans le cadre la nouvelle réforme de l’enneigement supérieur en France, validée par le Conseil d’État et déjà appliquée par de nombreuses universités françaises lors de l’année universitaire 2021-2022. D’autres universités ont dû attendre la nouvelle rentrée universitaire pour appliquer cette hausse.
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D'ailleurs plusieurs étudiants extracommunautaires, dont des Algériens, ont subi cette hausse des frais de scolarité durant l'année universitaire précédente à la suite de l'application de ce nouvel arrêté ministériel. Ce même arrêté prévoit que le nombre d'étudiants extracommunautaires pouvant bénéficier de l'exonération de ces droits d'inscription ne peut être supérieur à 10 % du nombre total d'étudiants inscrits. Une décision que l'université du Havre, qui compte 22 % d'étudiants étrangers, a décidé d'appliquer lors de la rentrée universitaire 2022-2023.
Les étudiants algériens s'insurgent contre la hausse des frais de scolarité à l'université du Havre
Mais les quelque 250 étudiants étrangers inscrits cette année au sein de cette université affirment ne pas avoir été avisés à temps de cette décision. C'est le cas d'Anis Guers, un étudiant algérien en Master 1 Électronique, énergie électrique et automobile. Il affirme qu'il a été accepté le 30 avril par l'université du Havre et validé l'inscription le même jour. « J'ai été notifié de l'augmentation des frais de scolarité le 4 juillet, donc un peu plus de 2 mois en retard », s'insurge-t-il.
Dans son témoigne à France 3 Régions, cet étudiant algérien explique avoir déjà entamé sa demande de visa à l'époque où il a appris cette augmentation des frais de scolarité. Anis explique qu'il a dû payer près de 4000 euros de frais de scolarité. « On ne peut pas se permettre de choisir des universités où les frais sont multipliés par 16 dans notre cas. Je suis en master et je dois payer 3770 euros », affirme-t-il.
Arrivé au Havre, le jeune Anis se retrouve dans une situation difficile. Il a donc pensé à travailler, mais sa situation ne lui permet pas, car il ne dispose pas encore d'un titre de séjour. Se trouvant dans la précarité, la majorité des Algériens inscrits à l'université du Havre n'arrive plus à s'investir dans ses études2. « Côté études, c'est perturbant, c'est stressant. Beaucoup de pression donc on n'arrive pas à se concentrer », confie l'étudiante Assia Arab.
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Le président de l'université du Havre se défend
Devant cette situation, les étudiants étrangers ont saisi le président de l'université du Havre et les élus du basin havrais. « Un certain nombre d'entre nous ne peuvent plus assurer le paiement du loyer, des charges locatives, des transports, des vêtements, pire encore, de l'alimentation… D'autres dorment à la rue, d'autres à gauche à droite. On essaye de survivre ! » écrit dans sa lettre le collectif des étudiants internationaux du Havre.
De son côté, le président de l'université du Havre, Pedro Lages Dos Santos, explique dans sa réponse aux étudiants étrangers que la hausse des frais de scolarité est due à un arrêté ministériel valable au niveau des toutes les universités de France. Il affirme aussi que les étudiants ont été avisés à temps. « Je tiens également à récuser avec vigueur l'accusation selon laquelle il y aurait eu un changement brutal dans les règles concernant les procédures d'exonération et que les étudiants inscrits à la rentrée 2022 n'auraient pas été informés des nouvelles conditions […] de leurs frais d'inscriptions », écrit-il dans sa lettre aux étudiants étrangers.