Levée des restrictions de visas pour les Algériens : Driencourt s'interroge sur les contreparties obtenues par la France

Drapeaux Algérie - France

La levée des restrictions de visas pour les Algériens, décidée par les autorités françaises et annoncée par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 18 décembre à Alger, commence à susciter des réactions en France. L'ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt s'est interrogé sur les contreparties obtenues par la France pour prendre cette décision.

Lors d'une intervention sur les ondes de la radio Europe 1, Xavier Driencourt déclare : « j'ai lu comme vous la déclaration du ministre de l'Intérieur qui annonçait un retour à la normale des relations consulaires […]. Je m'interroge sur cette formule, qu'est-ce qu'un retour à la normale ? Dans cette déclaration, moi je note deux choses : d'abord il y a quand même une espèce de coïncidence dans le temps. Il y a trois semaines, il y a eu le retour à la normale avec la Tunisie. Jeudi dernier c'était le retour à la normale avec le Maroc [...] et hier (le 18 décembre, NDLR)  le retour à la normale avec l'Algérie. Donc avec les trois pays avec lesquels nous avons des difficultés : il y a au moment de la Coupe du monde du reste pour que ce sujet passe un peu inaperçu [...] on annonce une normalisation des relations consulaires ».

Fin des restrictions sur les visas pour les Algériens : Une décision sans contreparties ?

L'ex-ambassadeur ajoute : « la deuxième chose que je note c'est qu'on nous dit on va retourner à la normale dans le domaine consulaire, dans le domaine des visas notamment. Ça veut dire qu'on va délivrer 100 % des visas. On les avait réduits de 50 %. Est-ce que ça veut dire que du côté algérien comme du côté marocain on va délivrer 100 % des laissez-passer consulaires ? » Interrompu par le présentateur Romain Desarbres qui lui fait signaler que le ministre de l'Intérieur n'a pas parlé de ce point, l'ancien ambassadeur confirme que « rien n'a été annoncé » sur les contreparties obtenues par la France.

L'animateur a insisté pour comprendre ce qui s'est passé pour que la France fasse marche arrière sur cette question des restrictions sur les visas. Xavier Driencourt répond alors : « je ne pense pas que la question du gaz algérien soit au centre de nos relations avec l'Algérie ». L'ancien ambassadeur affirme que du côté français, depuis la visite d' Emmanuel Macron et d'Élisabeth Borne avec plusieurs ministre en Algérie, il y'a une véritable volonté de « tourner la page avec l'Algérie et d'entamer une sorte de relation normalisée ». Il s'interroge tout de même : « est-ce que pour autant, il faut céder tout en matière de visas ? »

Concernant l'avantage de la France à avoir des relations normalisées avec l'Algérie, l'ancien ambassadeur explique : « l'Algérie est un partenaire important. On a 5 ou 6 millions d'Algériens ou de Franco-Algériens en France. Donc c'est notre partenaire le plus important ».

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