Le phénomène de consommation de drogue prend de l'ampleur en Algérie. Aucune catégorie sociale n’est épargnée par ce fléau mondial, en témoigne le nombre de plus en plus croissant de consommateurs chez les jeunes. En quelques années, l'Algérie est passée du statut de pays transitaire de drogue1 à celui de consommateur. Les spécialistes s'accordent à dire que le phénomène prend des proportions alarmantes.
C'est le cas de la directrice de la prévention au niveau de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Ghania Mokdache, qui a dressé un constat alarmant sur la consommation des stupéfiants dans le pays. En effet, lors de son passage à la radio nationale, Chaine Une de la Radio algérienne, cette responsable a tiré la sonnette d'alarme sur la hausse constante tant dans la consommation que dans le trafic de drogue en Algérie.
Ghania Mokdache a tenu à souligner que la consommation de drogue en Algérie touche désormais même les élèves des écoles primaires. Elle a également soulevé que les Algériens ne consomment pas seulement des drogues dites « douces », ils sont devenus de grands consommateurs de drogues dures à de grandes proportions. La directrice de la prévention au niveau de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a noté une nette progression de la consommation de cocaïne. Se basant sur des chiffres officiels, le constat est sans équivoque. « Si on compare le bilan des dix premiers mois de 2022 avec celui de la même période en 2021, on remarque une augmentation de plus de 200 % en ce qui concerne la cocaïne », alerte Ghania Mokdache.
La drogue a atteint même les écoles primaires en Algérie
Toujours sur la progression de la consommation des drogues, cette responsable fait un bilan pas très reluisant. « On note également une progression dans la consommation des autres drogues à hauteur de plus 100 % durant les dix premiers mois de 2022, à comparer avec la même période en 2021 », indique-t-elle.
Concernant l'âge des consommateurs, il a beaucoup reculé en Algérie. « L’âge de la consommation est de plus en plus précoce2. Les enquêtes réalisées par l’office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie dans les environnements scolaires et universitaires le montrent ». Désormais, les dealers s'intéressent particulièrement à des « catégories fébriles », fait remarquer Ghania Mokdache. La directrice de l'ONLCDT confirme ainsi les alertes des spécialistes. La drogue a atteint même les écoles primaires en Algérie. « Même si ça reste marginal, dans les écoles primaires, il y a des cas de consommation de psychotropes », révèle Ghania Mokdache.
Tentative d'acheminement d'une énorme quantité de cocaïne en Algérie depuis le Brésil ↩
Algérie : Les chiffres alarmants de la consommation de drogue par les étudiants ↩